Aéronautique : une dizaine de PME auvergnates unies pour répondre aux besoins d’Airbus

Publié le 06/04/2018

Afin d’améliorer la performance des fournisseurs et leur capacité à suivre les cadences en hausse, des « grappes d’entreprises » sont constituées autour des grands donneurs d’ordre, dont la société NSE du territoire de Vichy Communauté.

Afin d’améliorer la performance des fournisseurs et leur capacité à suivre les cadences en hausse, des « grappes d’entreprises » sont constituées autour des grands donneurs d’ordre, dont la société NSE du territoire de Vichy Communauté.

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Airbus, soucieux d’améliorer sa rentabilité et ses délais, s’est fixé comme objectif, à court terme, d’arriver à soixante A320 livrés chaque mois. Et puisque le programme de l’A350 doit lui aussi monter en cadence et que la commande de trente-six A380 par la compagnie Emirates donne au constructeur une visibilité sur dix ans pour ce programme, les sous-traitants vont forcément devoir suivre le mouvement.

D’où l’intérêt du projet national Performances industrielles, lancée il y a six ans et qui s’appuie sur des « grappes » d’entreprises composées d’un grand donneur d’ordres (tels que Thales ou Safran) et de quelques-uns de ses fournisseurs, avec des objectifs précis.

Grâce aux financements de l’État, des Conseils régionaux, des organismes de formation et de la filière, les entreprises ont pu bénéficier de plans de formations et de l’intervention de consultants. Avec succès, puisque d’après l’association Space, qui regroupe les grandes entreprises aéronautiques et qui est chargée de mettre en œuvre le projet Performances industrielles, les retards ont été réduits de moitié en trois ans : ce sont 88 % et non plus 77 % des pièces qui arrivent désormais au moment attendu. La profondeur du retard a pour sa part été réduite de douze jours à sept jours en moyenne. Alors que la qualité s’est elle aussi améliorée : 3 % de pièces rejetées contre 5 % avant le programme.

Aubert & Duval aura sa grappe

La première phase vient de s’achever et une seconde est en train d’être lancée. Comme pour la première, une dizaine d’entreprises auvergnates participent : NSE, Domaero, Auvergne Aéronautique, Jetcut ou encore Michalon. Aubert & Duval constituera sa propre grappe au printemps et Slicom en fera partie.

Les grappes ne sont pas forcément régionales : Domaero (tôlerie et chaudronnerie), basée à Issoire, fait partie de la grappe Corse Composite, installée comme son nom l’indique sur l’île de Beauté. Laquelle fabrique des pièces de moteur (aluminium, titane ou inox), qui seront ensuite recouvertes par des pièces produites par Domaero.

Convaincu par les résultats de la première phase du projet Performances industrielles, Domaero a postulé à nouveau et a été retenu. Son président, Christophe Bompard, a reçu en février la visite de Jacky Cloué.

Cet ancien pilote d’essai et cadre chez Thalès est délégué de l’association Space pour Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Expert de l’industrie aéronautique, retraité et « semi-bénévole » pour Space, il se déplace dans chaque entreprise intégrée à une grappe, établit un diagnostic puis un plan d’action avec le chef d’entreprise. Les avantages d’un audit sans les inconvénients.

Source : www.lamontagne.fr