JULIETTE JARRY : "NOUS DEVONS PARLER D'UNE FRENCH TECH AUVERGNE-RHONE-ALPES"

Publié le 30/01/2017

Avant le digital Summit (30 janvier) organisé par la région Auvergne Rhône-Alpes, Juliette Jarry, vice-présidente déléguée aux infrastructures, à l'économie et aux usages numériques dévoile les grandes orientations et les premières mesures de la feuille de route de l'exécutif dans ce domaine.

Avant le digital Summit (30 janvier) organisé par la région Auvergne Rhône-Alpes, Juliette Jarry, vice-présidente déléguée aux infrastructures, à l'économie et aux usages numériques dévoile les grandes orientations et les premières mesures de la feuille de route de l'exécutif dans ce domaine : participation dans un fonds d'investissement dédié aux startups, outils à la transition digitale des entreprises traditionnelles, ouverture du campus numérique "temporaire", programmes spécifiques pour les citoyens, structuration de la filière numérique. Autant de mesures qui doivent à la fois diffuser "une culture numérique de base" tout en faisant du digital "un levier de développement économique incontournable". Entretien.

Juliette Jarry

Juliette Jarry, vice-présidente déléguée aux infrastructures, à l'économie et aux usages numériques

Acteurs de l'économie – La Tribune. Vous êtes en charge du Numérique au sein de l'exécutif Auvergne Rhône-Alpes depuis plus d'un an. Quel état des lieux faites-vous de votre délégation ? Quelles principales singularités avez-vous déjà observées ?

Juliette Jarry : J'ai été surprise par la faible appréhension des enjeux numériques par l'ancienne majorité, particulièrement en Rhône-Alpes. Le chantier a donc été important, d'autant plus que celui-ci s'inscrivait dans une évolution administrative majeure caractérisée par la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes. Les deux entités territoriales, avant leur unification, avaient développé des dispositifs très différents. Les approches techniques, mais aussi les ambitions respectives sur le numérique, étaient également disparates d'un territoire à l'autre.

J'ai voulu prendre du temps pour comprendre cet environnement qui est à la fois économique et très technique. Puis, j'ai souhaité engager un processus d'harmonisation mais aussi proposer des perspectives, ce qui a nécessité de rencontrer de nombreux acteurs. En tant que chef d'entreprise, je suis pragmatique, j'aime ce qui fonctionne et j'aime le lien avec le terrain. De toute façon, une feuille de route numérique ne se construit pas toute seule dans un bureau. La rencontre de l'écosystème a été une priorité.  Nous avons lancé une vraie dynamique régionale sur la question du numérique.

Après un an de travail et de concertation, le Schéma régional de développement économique d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) a été adopté par l'assemblée plénière. Ce document place le développement du numérique au cœur de la stratégie de l'exécutif, qui sera matérialisé par une "feuille de route Numérique" dont l'ambition est de préciser les orientations stratégiques et/ou opérationnelles. Quelles en sont les grandes lignes ?

Martial Saddier (vice-président délégué aux entreprises, à l'emploi, au développement économique, à l'économie de proximité, au commerce, à l'artisanat et aux professions libérales, NDLR) a effectué un travail remarquable sur ce schéma économique et je suis heureuse que le numérique y trouve toute sa place puisqu'il est aujourd'hui identifié à la fois comme un levier de développement transversal, mais aussi comme un domaine d'excellence à part entière.

Notre feuille de route se veut ambitieuse, à 360 degrés et fédératrice. La première priorité repose sur les infrastructures : l'accélération du développement du très haut débit, aussi bien sur la couverture géographique que sur la qualité et l'adaptabilité de nos offres, notamment vers les entreprises ; la téléphonie mobile : avec l'objectif de lutter contre les zones blanches, pour lequel nous avons été particulièrement actifs concernant l'appel à projets de l'État, en déposant plus de la moitié des dossiers nationaux. Après avoir avancé sur les zones blanches en 2016, nous aurons une attention toute particulière en 2017, dans ce domaine, sur les zones grises.

Le deuxième pilier de cette feuille de route concerne l'emploi et le soutien à l'économie. La filière numérique ou le numérique comme support-outil pour les secteurs traditionnels va être fortement encouragé. La question de la transformation numérique des entreprises, quel que soit leur secteur, quelle que soit leur taille, est une priorité pour la Région. Cela passera notamment par notre projet phare du campus numérique car la formation (initiale et continue) est pour moi une des clés de la réussite de nos entreprises.

Enfin, le troisième pilier repose sur la révolution numérique qui doit être opérée au sein même l'institution, aussi bien dans notre organisation interne que dans les outils et services extérieurs.

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