Les 9es Rencontres Albert Londres à Vichy avec Olivier Weber, prix Albert Londres

Publié le 17/05/2018

Écrivain, grand reporter, diplomate et ancien correspondant de guerre français, le journaliste Olivier Weber est l’invité d’honneur des 9es Rencontres Albert Londres,  organisées par l’association Maison d’Albert Londres à Vichy.

Écrivain, grand reporter, diplomate et ancien correspondant de guerre français, le journaliste Olivier Weber est l’invité d’honneur des 9es Rencontres Albert Londres,  organisées par l’association Maison d’Albert Londres à Vichy.

albert londres

Albert Londres grand reporter né à Vichy

De garçon berger à journaliste globe-trotter, il n’y a parfois qu’un pas qu’a franchi Olivier Weber. Couronné du prix Albert Londres, en 1992, pour son enquête « Voyage au pays de toutes les Russies » cet écrivain grand reporter est l’invité d’honneur des 9es Rencontres Albert Londres.

Organisées par l’association Maison d’Albert Londres, elles se dérouleront du vendredi 25 au dimanche 27 mai, sur la thématique du bagne (projections, conférences, tables rondes, exposition).

olivier weber

Vous êtes nés à Montluçon, comment êtes-vous devenus journaliste par la suite ?
Je suis resté très peu de temps à Montluçon. J’ai vite atterri dans le Mercantour à la frontière italienne. Dès lors, je n’ai eu pour ambition que de sortir des frontières, d’aller plus loin. Ne pouvant me payer une école comme Sciences Po, je suis devenu garçon berger dans des montagnes à trois heures de mon village. Après quelques années dans l’enseignement et l’analyse financière, je suis finalement parti pour la Californie sur les traces de Jack London, un auteur que j’appréciais énormément. Puis par une suite de miracles, suivant la maxime « si on veut, on peut », je suis devenu correspondant de guerre en Afrique et au Moyen-Orient pour The Sunday Times, The Guardian et Libération. C’est ainsi que j’ai été, par la suite, grand reporter à l’hebdomadaire Le Point. Puis, ambassadeur de France de 2008 à 2013. Pour autant, aujourd’hui, je suis plus un écrivain qui a la chance de vivre de ses voyages qu’un grand reporter.

Comment s’est déroulé le tournage de votre documentaire « La Fièvre de l’Or », dont la diffusion ouvrira les Rencontres la soirée du vendredi 25 mai ? Après m’être rendu en Guyane, j’ai décidé de m’enfoncer dans la forêt amazonienne. C’est ainsi que je suis devenu ami avec des trafiquants et où j’ai découvert que tout se payait en or brut dans le « poumon du monde ».  Très vite, l’envie de dénoncer ce trafic d’or et ses répercussions telles que la destruction de l’environnement ou la disparition de la culture amérindienne est devenue trop forte. Après un tournage de quatre mois aboutissant à 127 heures d’images en immersion en Amazonie, le documentaire est sorti.

Ce documentaire est régulièrement comparé au fameux reportage « Au bagne » d’Albert Londres, qu’en pensez-vous ?
Je suis très honoré de cette comparaison, c’est un peu un prolongement du prix. Je pense que les gens aiment nous comparer car nous avons tous deux un engagement humaniste et une idée que le journalisme peut tout autant dénoncer que transmettre de bonnes choses.

Vous avez reçu de nombreux prix – littéraire ou journalistique – que représente le prix Albert Londres pour vous ?
J’ai effectivement eu le plaisir de recevoir beaucoup de prix et je suis aujourd’hui président du prix Joseph Kessel. Néanmoins, je suis toujours honoré et fier d’avoir reçu le prix Albert Londres. On a, dès lors, l’impression d’être investi d’une mission, celle de représenter la liberté de la presse et de pouvoir faire, un tant soit peu, bouger les lignes du monde.

Vous avez l’impression que la liberté de la presse est menacée ?

Quoi qu’on en dise, en France, au-delà de la fin de son âge d’or et des risques économiques, la presse n’est pas si mal lotie. Par contre, je considère qu’elle est menacée à l’échelle mondiale. Or, toucher à la liberté de la presse c’est attaquer un des piliers de la démocratie. C’est ainsi que l’on peut basculer dans des dictatures.

maison natale albert londres

Maison natale d'Albert Londres à Vichy

Le programme

Vendredi 25 mai. À la salle des fêtes. À 16 heures. Ouverture officielle des Rencontres. À 16h30. Présentation du projet Maison Albert Londres. À 20 heures. Projection du documentaire « La fièvre de l’or » d’Olivier Weber, en sa présence au cinéma Étoile Palace (tarif : 5 €).

Samedi 26 mai. À la salle des fêtes. À 9h30 conférence « Des hommes et des bagnes ». À 10h30 conférence « La ville et le bagne Saint-Laurent du Maroni ». À 11h30 table ronde Le bagne, « l’avant et l’après Albert Londres ». À 14h30 lecture « Adieu cayenne ». À 15 heures projection du reportage « Sur la route des évadés du bagne ». À 16h30. Table ronde « De l’empreinte à l’emprise du bagne dans la population guyanaise ». À 17h30 entretien avec Olivier Weber (10 € ; gratuit pour les moins de 25 ans). À 20 heures dîner au Bungalow (28 €), Quai d’Allier sur réservations au 06.83.17.49.63.

Dimanche 27 mai. 1, Rue Besse à Vichy. À 10 heures conférence « Eugène Dieudonné ». A 10 heures. inauguration de l’exposition « Le bagne en caricature ». À 11 heures conférence « Alexandre Gendarme ». À 15 heures projection du film « Les amants du bagne » avec Antoines de Caunes dans le rôle d’Albert Londres. À 16h30 conférence « Le voyage d’Albert Londres et ses suites ». À 17h30 clôture des 9e Rencontres Albert Londres (journée gratuite).

www.albert-londres-vichy.fr

Source : www.lamontagne.fr