PATRICE BONNIN, PRESIDENT DE LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’ALLIER, BALAIE LES SUJETS D’ACTUALITE

Publié le 21/02/2017

Dans quelques jours, comme tous les ans, Pabrice Bonnin, président de la chambre d’agriculture de l’Allier, ira arpenter les allées du salon parisien. L’occasion d’évoquer avec lui les principaux sujets qui traversent la profession.

Dans quelques jours, comme tous les ans, Pabrice Bonnin, président de la chambre d’agriculture de l’Allier, ira arpenter les allées du salon parisien. L’occasion d’évoquer avec lui les principaux sujets qui traversent la profession.

Patrice Bonnin

Combien d'agriculteurs de l'Allier vont se rendre au Salon de l'agriculture ? Ils sont une quinzaine d'éleveurs à y participer cette année.

Est-ce toujours aussi important d'y participer ? C'est une étape obligatoire ! C'est une vraie vitrine de l'agriculture pour le grand public. Ce n'est plus un salon professionnel, comme on l'a connu il y a 15 ou 20 ans. D'ailleurs, tous les ans, on est sur des records d'affluence. C'est essentiel d'y être.

Pourtant, les Français aiment le monde agricole.… Oui, mais de temps en temps, il y a des mauvaises images qui sortent. On parle notamment des images un peu compliquées sur les abattages, mais qui datent d'une vingtaine d'années…

Vous faites allusion aux caméras cachées de l'association L214 ? Oui, la dernière fois, les images qu'ils ont sorties dataient de 12 ans ! Et une fois que ça a été prouvé, personne n'a osé dire, à une heure de grande écoute, qu'il s'était fait un peu berner. Donc chaque fois, l'agriculture, dans sa généralité, a besoin de reparler de ce qu'elle fait vraiment bien, car ces messages font des gros dégâts.

Mais il paraît aussi normal de pointer les dysfonctionnements, dans le monde agricole comme ailleurs ? C'est tout à fait normal ! Mais, parfois, il manque le contradictoire. Là, pendant quelques jours, avec le Salon qui arrive, on va plutôt parler positivement de l'agriculture. Et peut-être aussi que le monde agricole a besoin d'expliquer ce qu'il a fait et ce qu'il fait. Nous, on est un peu dans notre bulle. Est-ce qu'on a toujours su bien communiquer sur nos pratiques et nos traditions, qui ont évolué ? Je ne suis pas sûr…

Pour revenir au Salon, les retombées sont-elles importantes pour les professionnels ? Oui, bien sûr, quand un vin, un fromage ou un animal est primé. Et quand on parle agriculture, on parle alimentation aussitôt derrière. Je suis toujours épaté, tous les ans, de voir le brassage de populations. C'est agréable de parler dans les allées avec les gens, qui connaissent leur agriculture mais de très loin. Ils sont là pour essayer de comprendre, de découvrir des choses, donc c'est très important d'être présent.

Apportez-vous une aide logistique pour les éleveurs concernés ? La Chambre n'accompagne pas du tout sur ce genre de dossiers, c'est principalement les herd-book, la filière race, le conseil départemental, qui s'en occupent. Après, on a un autre accompagnement en amont du Salon, sur les commissions génétiques. Et on est aussi sur l'organisation des petits concours ou à la Grande Halle d'Auvergne, là on est présents.

Quels sont les critères, pour participer au Salon ? Alors on va plutôt parler du charolais pour l'Allier : il y a une sélection dans la race. Ne va pas à Paris n'importe quel éleveur, il faut être inscrit au livre généalogique de la race, et sélectionné. C'est le Graal.

L'Accord économique et commercial global (Ceta) vient d'être adopté, mais continue de faire polémique. Quelle est votre position ? Vous savez, on ne peut pas être absolument contre tout, car on bénéficie aussi de certains accords, et on est bien contents d'exporter certaines marchandises alimentaires dans d'autres pays. Alors il y aura peut-être des conséquences, mais je ne pense pas qu'elles seront très importantes, on n'est pas sur le même marché.

Il ne faut pas non plus se contenter de regarder dans sa cour de ferme. La France a quand même une vocation, et l'Allier le sait bien, à exporter ses produits agricoles, car on produit beaucoup plus qu'on ne consomme.

Et je ne vois pas comment le Canada sera capable demain de copier le label rouge viande charolaise telle qu'on le fait ici. C'est un peu comme le Canada dry, on peut imiter mais on n'arrivera pas à faire pareil. Nous, en parallèle, on doit mieux communiquer sur ce qu'on sait faire, et peut-être que demain on pourra exporter davantage nos produits de qualité.

Et en ce qui concerne la grippe aviaire, quelles sont les conséquences pour l'Allier ? Il n'y a même pas de baisse de consommation de la viande de poulet. Ça pose quelques soucis pour les poulets label qui sont confinés, et qui ont l'habitude de sortir. Mais c'est la loi, il faut la respecter. Dans l'Allier, il n'y a eu aucun abattage du fait de la grippe aviaire.

Source : www.lamontagne.fr