Altia Cusset

Publié le 04/05/2011

Figurant depuis longtemps parmi les leaders français des applications fils et sous-ensembles en fil de l'industrie automobile, Altia Cusset est l'une des entreprises locales qui ont bien résisté à la crise. Grâce à son savoir-faire filaire qui n'est plus à prouver, l'usine du bassin de vichy, qui fait partie du groupe français Altia, a su tirer son épingle du jeu là où d'autres auraient peut-être abandonné.

Quand le savoir-faire triomphe de la crise

Figurant depuis longtemps parmi les leaders français des applications fils et sous-ensembles en fil de l'industrie automobile, Altia Cusset est l'une des entreprises locales qui ont bien résisté à la crise. Grâce à son savoir-faire filaire qui n'est plus à prouver, l'usine du bassin de vichy, qui fait partie du groupe français Altia, a su tirer son épingle du jeu là où d'autres auraient peut-être abandonné.

Avant juin 2009, Altia Cusset faisait partie du groupe franco-allemand Halberg Précision. Mais avec la crise, qui est brutalement arrivée en septembre 2008 dans le groupe, celui-ci s'est divisé en deux parties tout à fait indépendantes : Halberg Guss et Halberg Précision. Le premier, qui a gardé l'ancien nom, est un groupe 100% allemand ; le second, lui, français (Altia depuis juin 2009) « Nous étions 1200 personnes aux débuts d'Altia et notre chiffre d'affaires était de 110 M.€. Aujourd'hui, nous sommes 2500 personnes avec un chiffre d'affaires de 270 M.€ », remarque Yves Batteux (en photo), directeur d'Altia Cusset. Altia Group est par ailleurs implanté dans 4 pays hors Hexagone : Pologne, Mexique, Italie et Tunisie.

Un bel exemple de lutte contre la crise

Début 2009, tout le monde commençait déjà à parler de la crise. Et l'usine de Cusset, elle était dedans depuis septembre de l'année précédente. En janvier, les chiffres étaient dans le rouge : 40% de baisse du chiffre d'affaires. Le marché de l'Automobile se portait alors mal, et le sous-traitant du bassin de Vichy en a fait les frais. « Nous travaillons essentiellement (95% du C.A.) avec les constructeurs et les équipementiers automobile, donc s'ils sont malades, nous le sommes également. Et la crise économique nous a véritablement touchés bien évidemment. La baisse des volumes de production de 30 à 40% a motivé la Direction pour rechercher des nouveaux marchés hors Automobile. Mais les chiffres ont progressivement évolué et la diversification que nous avons voulue pour être encore plus compétitifs nous a permis de surmonter les difficultés », explique Yves Batteux.

La vraie bouffée d'oxygène, elle, vient surtout de la prime à la casse. « Elle a effectivement dopé les ventes, motivé les gens à aller vers des voitures neuves, ajoute le responsable. Cela nous a amené des commandes, donc du travail. La magie a opéré efficacement avec la prime à la casse . » Performant et très compétitif dans les métiers du formage du fil, Altia Cusset à la maîtrise indiscutable. Les Constructeurs Automobiles, comme le groupe PSA Peugeot-Citroën, travaillent en toute sérénité avec cette unité de production du territoire. Et beaucoup l'ignorent sans doute, mais son savoir-faire intervient sur une bonne partie de l'auto de monsieur et de madame tout le monde. L'usine fabrique des gâches de capots et de portières, des rampes d'ancrage, des barres de torsion, des pédales d'accélérateur, des béquilles de capots… Mais le produit phare d'Altia Cusset, c'est l'anneau de remorquage. « Nous sommes en train d'en fabriquer 3 millions d'unités pour les voitures Peugeot, une exclusivité que nous a confiée le constructeur », se félicite le responsable. Et bien sûr, le marché est vaste puisque le groupe a axé sa stratégie sur la diversification.

Se diversifier pour être plus compétitif

Avec sa présence dans 5 pays, Altia a une vraie maîtrise du marché automobile français et une réelle efficacité à l'international. Or, pour mieux faire face aux difficultés économiques et toujours avoir un coup d'avance, les dirigeants du groupe ont défini, depuis le départ, une stratégie bien claire : rester réactif et en phase avec le marché, en garantissant aux clients un accompagnement efficace à l'étranger. Et puis, le mot-clé : la diversification. « Notre usine de Cusset travaillait à 95% pour le marché de l'automobile, ce qui nous a vite mis en difficulté. Mais depuis 2010, l'ouverture vers d'autres marchés nous a permis d'avoir d'autres productions et de proposer de nouveaux services, en allant à la rencontre de clients nouveaux. Car il ne faut pas aussi oublier la concurrence directe des pays low-cost, qui baissent considérablement les prix. Ça fait mal, et cette ouverture nous permet de rester compétitifs tout en pérennisant notre activité . »

Les résultats de la nouvelle méthode sont déjà au rendez-vous à l'usine Cussétoise. En effet, si l'année 2010 a été une année de transition et de rééquilibrage, 2011 est incontestablement celle de la croissance : jusqu'à 10% d'activité en plus. Et l'atout de l'entreprise, c'est aussi l'équipe de R&D qui se consacre à l'innovation et la conception des processus et des outillages. « Ce sont des investissements importants, mais c'est le seul moyen qui nous permet de nous repositionner comme leader et de rester réactifs à une demande diversifiée », précise Yves Batteux. Et Parmi les nouveaux marchés d'Altia Cusset, on peut nommer les produits destinés au secteur médical, le luxe, le sport, les appareils ménagers, etc…. Ils constituent 10% de l'activité de l'entreprise aujourd'hui et l'objectif est d'atteindre 20 à 30% d'ici 2014. « Aller vers de nouveaux produits ne nous détourne pas de notre cœur de métier que nous développons toujours : le formage de fils. Mais nous sommes un grand groupe, et nous avons les moyens de faire de bons produits sans peur aucune. »

Le directeur fonde aussi beaucoup d'espoir sur le chantier important à venir des nouveaux compteurs EDF. Ce sont tout de même 35 millions d'unités à changer en France, et le marché pèse gros : « Nous souhaitons avoir notre part du gâteau, la décision sera prise définitivement vers l'été et la production devrait commencer en 2012. Mais c'est encore une fois notre performance et notre capacité à innover qui nous permettent de nous positionner parmi les premiers sur des marchés très exigeants. »

L'unité de production de Cusset livre encore une preuve que la crise commence à être derrière elle. Son savoir-faire, soutenu par les représentants de l'économie territoriale et régionale (VVA, Comité d'expansion économique, CCI, Conseils général et régional, Préfecture), témoigne de la diversité économique et multisectorielle du bassin d'emploi de Vichy. Le service technique de l'usine, 15 personnes, met l'accent sur le codéveloppement avec le client : conception d'outillage, dessin, définition des pièces selon les cahiers des charge, innovation et suivi des marchés… Des savoir-faire auxquels s'ajoutent toutes les techniques de la soudure, le formage, le traitement thermique, le traitement de surface (cuivre, acier, inox et aluminium).

Et quand on demande au responsable du site de nous livrer le secret de son remède anti-crise, sa réponse est modeste et simple à la fois. « C'est une stratégie de l'ensemble du groupe, mais cela s'est fait notamment grâce aux efforts de toute l'équipe de Cusset ».


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