ProOrca mène son marché à la baguette

Publié le 10/12/2015

La société ProOrca s’est installée en avril 2015 dans la zone artisanale du Parc à Hauterive. Flavien Ponty y fabrique des baguettes et accessoires pour percussions. Discret, l’homme est pourtant le seul et unique fabricant français et leader européen de ce marché. Il nous raconte son beau combat pour redorer le blason d’une marque française qui fait rêver les batteurs du monde entier.

La société ProOrca s’est installée en avril 2015 dans la zone artisanale du Parc à Hauterive. Flavien Ponty y fabrique des baguettes et accessoires pour percussions. Discret, l’homme est pourtant le seul et unique fabricant français et leader européen de ce marché. Il nous raconte son beau combat pour redorer le blason d’une marque française qui fait rêver les batteurs du monde entier.

Dans les locaux qu’il loue depuis le 1er avril à la société Centre Palette Service, Flavien Ponty a enfin trouvé l’espace dont il avait besoin pour le développement de ProOrca. S’il doit encore finaliser la création d’une mezzanine et d’un bureau, le chef d’entreprise est heureux d’avoir rejoint l’agglomération vichyssoise : ‘’Il y a de la place ici, un accès facilité pour les camions et en plus je peux travailler la nuit ou le week-end sans déranger le voisinage qui reste assez éloigné. De nombreux locaux sont encore disponibles, venez-nous rejoindre’’ lance Flavien Ponty. Dans ce hangar pour l’instant très aéré, ça sent bon le bois et la passion d’un savoir-faire main.

ProOrca, leader européen de la baguette percussion, a trouvé depuis 2012 un second souffle suite à son rachat par Flavien Ponty, alors commercial de la société. Fondée à Lyon (rhône) en 1948 par Henri Janin, et établis ensuite en 1962 à Bellegarde-sur-Valserine près de la frontière suisse, celle qui fut d’abord ‘’Orca’’ est donc une vieille entreprise qui a toujours su ce qu’elle voulait : ‘’Au début, Orca fabriquait des percussions à main de type bonga ou maracas, mais aussi déjà des baguettes. Dans les années 70, c’est le fils d’Henri, Gilbert Janin, qui a repris la société. En 1984, la marque française (créé par Gilbert et son ami Philippe LALITE de la baguetterie Paris), s’impose et accompagne tous les plus grands batteurs derrière Daniel Balavoine ou Phil Collins mais aussi Johnny Hallyday ou Mariah Carey. Elle exploite également d'autres marques lui appartenant et sous-traite pour d'autres marques ’, confie le dirigeant.  En 1997, l’histoire familiale continue avec la reprise de ProOrca par Frédéric Janin. Comme tout au long de son histoire, la marque propose alors des produits innovants qui offrent de nouvelles perspectives aux musiciens : ‘’ProOrca, (depuis le début des années 80) est à l’origine de la baguette au vernis antidérapant ou des baguettes de couleur’, procédés repris plus tard par les plus grandes marques américaines ’, explique Flavien Ponty, dont l’arrivée chez ProOrca s’est imposée comme une évidence.

Flavien Ponty, l’évidence d’un métier de passion

En 2004, Flavien Ponty entend en effet parler d’une place chez ProOrca. Tombé dans la marmite musicale depuis l’enfance, il est pris sans hésitation : ‘’Dans le milieu de la musique, beaucoup de choses passent par le bouche à oreille. J’ai été recommandé par Jean-François Miguel,   professeur/directeur de batterie à l'école TAMTAM Montluçon et j’ai donc commencé comme commercial sur les routes de France, Suisse et Belgique. Je me souviens encore de mon retour dans l’Allier, de mon premier bon de commande chez Rey Music à Clermont-Ferrand’’. Pendant 4 ans, il sillonnera les routes à la conquête de nouveaux revendeurs et magasins  qui comptent pour 90% des clients de la marque. Avec son BTS technico-commercial option productique, l’homme allie la fibre musicale à une solide connaissance technique des produits ainsi qu’une volonté de commercial déterminé. Après des postes de commercial en système de sécurité ou d’agent immobilier, il sait qu’il a trouvé ici sa voie. Malheureusement en 2012, La société JANIN est en liquidation judiciaire. ‘’        Avec l'accord de la famille JANIN, Je suis désormais propriétaire de la marque. Si je ne reprenais pas, c’était la mort de cette marque française’’ se souvient l’ancien commercial qu’il était. En 2013, il devient associé majoritaire de la société qu’il a créé avec Sylvain Daras.

Renaissance

« De l'ancienne société, nous avons acheté uniquement la machine à marquer. Tout le reste a été racheté au fur et à mesure pour gérer un nouveau process allant de la réception du bois à la sortie des colis. Je suis reparti de 0, il a fallu racheter toutes les machines, heureusement j'avais les connaissances techniques nécessaires '. Flavien Ponty fait donc un prêt et investit 45% de son droit au chômage sous forme de capital, avec un apport personnel vital à la reprise. Mais cela ne suffit pas encore, alors il décide de s’installer dans le secteur de Vichy pour accéder à des loyers plus abordables et des aides à la création. ‘’ L’agence de développement m’a été conseillée par Monsieur MORIOT, le propriétaire du parc où je loue mon local commercial. Vichy Val d’Allier  Développement m’a accompagné dans ce projet, et m’a orienté vers la Chambre de Commerce et d’Industrie où l’on m’a aidé dans le montage du dossier pour le prêt d’honneur ‘’Initiative Vichy’’. Cette aide financière est un atout précieux, me permettant de compléter mon emprunt bancaire, et ainsi d’emménager dans mes locaux’’. Le tour copieur à bois et la machine à poncer ont alors pu tourner à nouveau. ‘’Une fois les machines achetées, j’ai peu d’investissements lourds à financer, d’autant plus que je gère moi-même la maintenance’’. La qualité de la marque, connue et reconnue dans le monde entier, fait le reste.

ProOrca, le Made in France reconnu

Aujourd’hui, ProOrca regagne peu à peu le marché et conquiert de nouveaux revendeurs en France et à l’export, de Pékin à Londres en passant par des villes d’Israël et du Sri Lanka. Ce qui pèse souvent dans la balance, c’est le Made in France. La marque de baguette française s’autorise une seule entorse, son bois venu des Etats-Unis : ‘’J’achète du bois Hickory, le seul à aussi bien amortir les chocs. Connu pour orner les manches de pioches et de marteau, il est le seul à se détordre à la main. J’utilise le bois du Jura, mais cela produit une baguette entrée de gamme, dû à sa solidité moindre’’ explique le dirigeant, qui gère toute la fabrication seul. Le silicone et les embouts nickelés sont réalisés par des entreprises du Puy-de-Dôme. La machine à poncer est quant à elle issue d’un secret artisanal jurassien, qui a pour résultat de lustrer les baguettes.  Un choix humain et financier : ‘’Entre le temps de production, les coûts de transport et les pertes, cela revient plus cher de produire en Chine, et sans parler du dollar et de la trésorerie colossale nécessaire’’. Pour aller plus loin, Flavien Ponty va lancer au printemps 2016 un produit 100% français issu du bois corrézien d’une scierie familiale. Du bois de frêne et de charme pour gagner le cœur et les mains des batteurs du monde entier.

ProOrca à l’international

Spécialiste de la baguette, ProOrca assemble et vend aussi des accessoires comme les clés dynamométriques Memokle pour équilibrer la tension des fûts de batteries, des practices pads pour apprendre sans bruit, des mailloches ou fagots qui complètent une large gamme qualitative. Très présente sur les salons internationaux comme à Shanghaï ou Francfort au Musikmesse, la marque sait faire parler d’elle. ‘’Je souhaite travailler sur gamme peinte à la main, sur demande, ou ornée de feuille d’or. Des baguettes qui, je l’espère, attireront une nouvelle clientèle plutôt haut de gamme. Domiciliée à Paris pour favoriser cette exportation, ProOrca équipe aussi de grands noms français : ‘’ProOrca est la marque des baguettes de la Garde Républicaine. Leurs baguettes possèdent depuis Napoléon Bonaparte, un embout nickelé qui sert de contrepoids. Nous comptons également, parmi nos clients, de nombreuses ambassades qui gèrent les harmonies et services culturels du monde entier’’ confie avec fierté Flavien Ponty, qui ne brûle aucune étape et avance pas-à-pas vers une solide reconstruction. ‘’Dans 3 ans, mes machines seront remboursées. Si j’ai pu faire grandir la société j’investirai dans une cabine de peinture et je recruterai’’. Les investissements réalisés permettent aujourd’hui de multiplier la productivité de la société par cinq. Ce jeune chef d’entreprise dispose de tous les atouts et qualités d’anticipation et d’organisation attendus d’un chef d’entreprise, permettant d’envisager l’avenir avec de belles espérances.

ProOrca FRANCE

Tel : +33 (0)6.26.15.28.02
proorcafrance@gmail.com
proorca@proorca.com

www.proorca.com

 

Rédaction NOTA Bene, Bénédicte Rollet pour les carnets économiques de Vichy Val d’Allier Développement

Découvrez le reportage vidéo sur Proorca sur France3