Vicat

Publié le 01/02/2012

Pour faire une bonne construction, pas de secret, il faut du béton. Et dans le béton, il y a du ciment. À la cimenterie de Créchy, employant 80 salariés, on suit la recette de grand-papa Vicat depuis plus de quarante ans pour en fabriquer 400.000 tonnes par an.

Pour faire une bonne construction, pas de secret, il faut du béton. Et dans le béton, il y a du ciment. À la cimenterie de Créchy, employant 80 salariés, on suit la recette de grand-papa Vicat depuis plus de quarante ans pour en fabriquer 400.000 tonnes par an.

Une formule chimique qui doit être respectée à la goutte près. " Il faut des compositions bien réparties en alumine, en calcaire et en oxyde de fer, explique Eric Calvet, le directeur d'usine. Pour avoir du ciment de bonne qualité, on doit doser dans des proportions bien déterminées. "
Pour obtenir ce savant mélange, tout commence dans une carrière. À Créchy, elle est située le long de la RN 209. Là, retirés dans un coin de nature, des blocs de roche calcaire passent un mauvais quart d'heure, sous les coups de boutoir des pelleteuses.
Cette matière première est ensuite concassée, puis mélangée dans le hall de stockage. " On empile les couches pour qu'il y ait le même "taux" de calcaire ", poursuit Eric Calvet.

Broyée et séchée avec du gaz chaud, l'étape dite de " pré-homogéneïsation " est terminée et produit la " farine ". Celle-ci est envoyée dans le four pour trois étapes. Un petit tour en préchauffage (800 à 900 degrés), puis la farine chaude est versée dans un immense cylindre horizontal rotatif où la matière flambe à 2.000 degrés. Une partie de la pierre est devenue liquide et placée dans le refroidisseur. On vient d'obtenir un produit " semi-fini ".

Après cuisson, il est rebroyé avec du gypse et du calcaire. Selon le dosage, on obtient plusieurs qualités de ciment. À Créchy, on en fait cinq différentes.
Fin prête, la préparation n'a plus qu'à être versée dans un silo de 12.000 tonnes. Servie en vrac dans les citernes des camions de livraison ou placée dans une machine automatisée qui la répartit dans des sacs.

Trois-huit oblige, l'usine ne dort jamais. Si ce n'est deux fois par an pour entretien.
Au pied de ces gigantesques machines, les corbeaux ont pris possession des lieux. Loin d'un scénario hitchcockien, l'éternelle recette ne laisse aucune place au suspense. Du ciment et encore du ciment, pour des bâtiments, des préfabriqués, des ouvrages d'art…
Une base coulée à point pour combattre le temps.

150 ans d’histoire
1817 : Louis Vicat, jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, invente le ciment artificiel alors qu’il avait à charge la construction du pont de Souillac.
1853 : création de la première usine. Joseph Vicat, le fils, lance la construction d’une usine au Genevrey-de-Vif en Isère. Il met en œuvre la méthode dite « double cuisson », permettant la fabrication d’un ciment très homogène.
1968 : ouverture de la cimenterie de Créchy.

 

Source : la Montagne
 

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