Quelque 400 lieux ont ouvert, contre une centaine il y a trois ans. Les groupes s'y engouffrent, mais le modèle d'affaires se cherche encore.
Quelque 400 lieux ont ouvert, contre une centaine il y a trois ans. Les groupes s'y engouffrent, mais le modèle d'affaires se cherche encore.
Bon coup de publicité pour le co-working ! Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a choisi d'installer son QG pendant la durée de la campagne dans l'espace de travail collaboratif Deskopolitan, dans le 10 e arrondissement de Paris. Arrivé en France en 2008, le phénomène du co-working s'est installé durablement dans le paysage. Le baromètre réalisé en juin 2016 par LBMG-Worklabs, société de conseil spécialisée dans le télétravail, a mesuré un quadruplement de ces espaces partagés ces trois dernières années. Ils sont aujourd'hui quelque 400 dans tout l'Hexagone.
C'est dans ce contexte qu'ont eu lieu, le 3 février à Lyon, les premières Assises nationales du co-working. « Nous sommes sortis de la phase d'émergence. Comment aborde-t-on maintenant la phase de la maturité ? », questionnait Antoine Burret, auteur d'une thèse de sociologie sur le sujet. Pour l'instant, si le phénomène est en expansion, difficile d'avoir des chiffres précis sur ce secteur éparpillé entre associations, scop, sas… et de plus en plus investi par les grands groupes.
Les participants aux Assises, des indépendants issus de l'économie collaborative (La Cordée à Lyon, Mutualab à Lille, la Mutinerie à Paris, la Poudrière de Nancy, Etincelle à Toulouse…) les voient arriver avec inquiétude. « Il y a une réflexion à avoir sur le changement d'échelle, mais nous pouvons cohabiter : nous n'avons pas le même public. Ce sont des industriels et nous des artisans », estime Delphine Chenuet, du Collectif des Tiers-Lieux à Paris, qui mettra en ligne au printemps une plate-forme recensant les tiers-lieux franciliens.
Mais pour l'instant, le taux d'occupation est nettement plus faible dans les zones périurbaines et rurales, terres de mission du co-working. Pour le stimuler, le Commissariat général à l'égalité des territoires est en train d'élaborer un plan national de déploiement du télétravail, qui sortira d'ici à la fin de l'année.
« Pour les remplir, il faut convaincre les entreprises de laisser leurs salariés y venir », constate Baptiste Broughton, cofondateur de LBMG-Worklabs. Son cabinet propose depuis trois ans une plate-forme de réservation et de paiement en ligne pour 400 lieux en France, Néo-nomade. Les employeurs (EDF, Generali, Sage, Crédit Agricole..) y adhèrent et les salariés disposent d'un compte temps. Il a enregistré 6.000 réservations en 2016 et vient de boucler une levée de fonds de un million avec le groupe Sodexo.