Boutique insolite

Publié le 11/12/2017

À 90 ans, Ginette joue encore aux poupées dans sa boutique de Vichy.

À 90 ans, Ginette joue encore aux poupées dans sa boutique de Vichy.

ginette boutique vichy

Arrivée au mois d’août à Vichy, Ginette Ragaru a ouvert, le 1er décembre dernier, sa boutique de poupées de collection « faits main », rue Montaret à Vichy.

Une maison de haute couture pour poupées. C’est ce que vient d’ouvrir Ginette Ragaru, 90 ans, rue Montaret à Vichy. « Je suis née dans un magasin avec une poupée dans les mains » plaisante-t-elle, en racontant son histoire.

Tout a commencé dans la banlieue parisienne, sur la commune du Blanc-Mesnil. La-bas, sa mère tenait un magasin, tout comme sa grand-mère respectivement modiste et couturière. « C’est elle qui m’a appris à coudre. Au début, elle ne me donnait que des petits bouts de tissus car elle me répétait que le jour où je saurais coudre avec, je pourrais tout faire. Aujourd’hui, je ne couds qu’avec des petits bouts de tissus ». 

C’est ce qui explique, sûrement, que Ginette n’a jamais accepté de reproduire ses créations en taille humaine : « Certaines femmes m’ont demandé de reproduire mes robes de mariées pour leur grand jour mais je n’ai jamais voulu, pourtant c’est plus simple de travailler sur grand modèle. De toutes manières, je ne sais pas copier quelque chose. Je n’aime pas et je sais pas le faire », affirme-t-elle avec fermeté.

Et il faut dire que cette nonagénaire sait ce qu’elle veut. Elle raconte ainsi une anecdote sur sa récente installation à Vichy : « Comme à Gaillac, où j’étais avant, j’ai demandé le statut d’auto-entrepreneuse. Et vous savez ce qu’ils m’ont demandé ? De faire un stage ! Mais cela fait quarante ans que je tiens un commerce, je ne vais pas faire un stage à 90 ans ! »

Heureusement, ses filles ont réussi à attester de ses années passées en tant que commerçante et Ginette a pu ouvrir son magasin. Des histoires comme celles-ci, la nonagénaire en a des centaines à raconter.

Aujourd’hui, Ginette a habillé 695 poupées, toutes différentes les unes des autres : « Je ne sais pas réaliser deux fois la même poupée. A Gaillac, elles avaient toutes un nom ! »

Le processus de création paraît bien simple pour cette passionnée. Ginette achète ses poupées mannequin pour dix ou quinze euros. Ensuite, elle choisit son tissu et réfléchit à ce qu’elle va faire avec. Très souvent, elle récupère des chutes de tissus provenant d’anciens vêtements.

Sa fille explique, ainsi, que plusieurs poupées sont habillées avec ses veiux habits. Pourtant, une poupée représente minimum douze heures de travail : « C’est normal, quand on sait qu’il me faut déjà plus de deux heures pour les coiffer ! », explique-t-elle.

Car Ginette habille mais, aussi, coiffe, imagine et fabrique tous les accessoires de la tenue. Un travail de haute minutie qui force l’admiration : « C’est de l’or qu’elle a dans les mains »,  commente Marie-Claude, Vichyssoise fascinée par cette vitrine hors du commun.

Un relooking pour les poupées

Ouverte depuis vendredi dernier, la boutique de Ginette attire, déjà, les clients. D’une valeur de 35€ à 125€, cinq poupées ont été vendues et la commerçante a bon espoir : « Certaines personnes curieuses m’ont dit qu’elles reviendraient pour leurs cadeaux !  » En parallèle de l’activité d’habillage, Ginette propose aussi un relooking pour les poupées de tous genres. En effet, des poupées mannequin aux poupons baigneurs, la styliste relooke tous types de poupées pour un maximum de 25€. 

A Gaillac, elle avait réalisé une poupée représentant une vendangeuse et son acolyte Dive Bouteille, symboles de la région. A Vichy, Ginette a, d’ores et déjà, commencé à réaliser des tenues aux motifs de la ville. Naturellement, elle a promis d’habiller, dès le printemps, ses poupées en vichy.

Source : www.lamontagne.fr