Carbios et L’Oréal s’unissent pour l’industrialisation du bio-recyclage des plastiques

Publié le 31/10/2017

Après Limagrain, c’est un autre géant industriel qui s’intéresse aux plastiques aux enzymes.

Après Limagrain, c’est un autre géant industriel qui s’intéresse aux plastiques aux enzymes.

carbios

L’Oréal utilisera la technologie de Carbios dans la conception de ses emballages

Le directeur général de Carbios, une start-up installée sur le biopôle Clermont-Limagne de Saint-Beauzire vient d’officialiser le renfort d’un « commercial » d’envergure, selon son expression : tout simplement le leader mondial de la beauté, L’Oréal.

Une production à l’échelle industrielle en 2023

Les deux entreprises ont en effet officialisé vendredi un accord de création d’un consortium afin de lancer à l’échelle industrielle le bio-recyclage du plastique. En clair, le procédé mis au point dans les laboratoires de Saint-Beauzire va être utilisé pour la fabrication d’emballages en polyéréphtalate d’éthylène (PET). Ce plastique sert à la production de la plupart des emballages, comme les bouteilles d’eau. Jean-Claude Lumaret estime que la production à l’échelle industrielle pourra débuter en 2023.

Un consortium ouvert à d’autres industries 

C’est une nouvelle reconnaissance du procédé de bio-recyclage du plastique initié par Carbios et sans doute un grand pas vers d’autres débouchés.

D’une durée de cinq ans, le consortium n’est pas limité à L’Oréal. Il est ouvert à des industries d’autres secteurs qui souhaiteraient le rejoindre. De grands groupes, notamment aux États-Unis, se montrent intéressés, indique Jean-Claude Lumaret.
Le marché est de toute façon immense : soixante millions de tonnes de PET sont produites chaque année dans le monde. Quinze sont utilisés en plastiques, quarante-cinq en fibres, notamment pour les vêtements.

Bioplasturgie

Carbios utilise des enzymes pour à la fois produire et recycler des plastiques. Produire, elle le fait déjà dans sa filiale Cardiolice, installée à Riom et qui fabrique depuis septembre 2016, , de la matière première qui, grâce aux enzymes qu’elle contient, disparaît naturellement. Un partenarait avec Limagrain et BPI France soutient le projet.

Elle sert par exemple à la fabrication de paillage agricole. « La dose d’enzymes permet de donner sa durée de vie au plastique », précise Jean-Claude Lumaret. Dans quelques mois, quand les tests seront tous terminés, la matière première de Cardiolice pourra aussi permettre la fabrication de sacs plastique alimentaire.

Avec les mêmes enzymes, Carbios a mis au point un procédé pour séparer les composants initiaux de plastiques PET afin de les recycler. « Il existe des procédés mécaniques, mais ils détériorent les composants. Les autres procédés chimiques  sont, eux très coûteux. On a créé quelque chose, la bioplasturgie, le mariage du plastique et des enzymes », précise Jean-Claude Lulmaret.

Source : www.lamontagne.fr