Carnet de santé numérique : mode d’emploi

Publié le 19/11/2018
photo Séverine TREMODEUX

Le dossier médical partagé (DMP), sorte de carnet de santé numérique pour tous, devrait prendre son envol. 4.000 DMP ont d’ores et déjà été créés dans l’Allier. Le but de cet outil : faciliter le partage des informations médicales des patients avec les professionnels de santé et donc permettre une meilleure prise en charge.

Quatorze ans après le lancement du projet, et après dix-huit mois de test dans neuf départements pilotes (dont le Puy-de-Dôme), le dossier médical partagé est arrivé. L’Assurance-maladie martèle le message dans une campagne nationale depuis le début du mois. Un message que la CPAM de l’Allier décline localement auprès de ses usagers. Ainsi, 4.000 dossiers médicaux partagés ont d’ores et déjà été créés cette année. Et ce n’est que le début : l’objectif étant que deux Bourbonnais sur trois soient équipés d’un DMP d’ici 2022. Lamontagne.fr a consacré un article sur le sujet.

1. Le DMP, c’est quoi ?

« C’est un carnet de santé numérique, qui permet de faire le lien entre tous les professionnels de santé qui vont graviter autour d’un patient », résume Xavier Monrozier, sous-directeur de la CPAM de l’Allier. Gratuit et confidentiel, le DMP rassemble en ligne tous les documents (résultats d’analyses, comptes rendus d’hospitalisations, médicaments prescrits, allergies du patient…).
Concrètement, sur le site Internet www.dmp.fr, les informations sont divisées en neuf catégories. Les six premières (traitements, analyses médicales…) sont alimentées directement par les professionnels de santé. La septième, consacrée aux données de remboursement, est remplie par la sécurité sociale. Et enfin, les deux dernières sont dédiées aux informations personnelles du patient et à la synthèse générale. Avec l’aide de son médecin traitant, le patient peut ainsi préciser tout ce qui lui semble important (allergie, antécédents…).

2. Quels avantages ?

« L’objectif, c’est de permettre une meilleure prise en charge des patients et d’assurer une continuité des soins », souligne Aurélie Gobert, chef de projet DMP pour l’assurance-maladie Allier. Et le carnet de santé numérique devrait prendre tout son sens en cas d’urgence. « Si vous perdez connaissance, l’urgentiste pourra, en deux clics, avoir accès à toutes vos informations de santé », poursuit-elle. On devrait donc gagner en rapidité et en qualité de la prise en charge.

3. Comment le créer ?

Plusieurs solutions : d’abord sur Internet en se connectant sur le site www.dmp.fr et en indiquant son numéro de sécurité sociale. Le patient recevra ensuite un code qui lui permettra de créer son espace. Autre possibilité : aller en pharmacie. « Depuis le printemps, les officines de l’Allier ont créé 1.000 DMP », explique Xavier Monrozier. 50 % d’entre elles sont d’ores et déjà équipées pour le faire. C’est simple et efficace : il suffit de se présenter avec sa carte vitale. On peut ensuite accéder à son DMP sur Internet, via son ordinateur ou son smartphone en téléchargeant l’application éponyme. Pour rappel, la création d’un DMP ne peut avoir lieu qu’avec votre consentement.

4. Qui peut accéder à ces informations ?

Mettre ses données médicales sur Internet a de quoi inquiéter. Mais la CPAM l’assure, « les serveurs sont sécurisés exactement comme pour les données bancaires », insiste Xavier Monrozier. Alors qui pourra accéder à votre DPM ? Tous les professionnels de santé qui vous prennent en charge, mais à des degrés différents. L’étendue de leur accès dépendant de leur spécialité. Sachant qu’à tout moment vous pouvez bloquer l’accès aux professionnels de santé de votre choix. « L’idée, c’est que le patient est propriétaire de son DMP, conclut Aurélie Gobert. Et il peut, par exemple, masquer des pièces déposées par des professionnels, pour qu’elles ne soient plus visibles. »
Autre point rassurant : la traçabilité. « Le patient peut tout voir : qui consulte son DMP et quelles pièces sont examinées, insiste le sous-directeur de la CPAM. C’est une garantie capitale pour qu’il n’y ait pas d’abus. »

En chiffres
4.000
C’est le nombre de dossiers médicaux partagés créés dans l’Allier depuis le début de l’année. Sur ces 4.000 dossiers, la majorité l’a été dans les accueils des CPAM. Mais aussi dans les pharmacies, avec un millier de DMP au compteur. « 50 % des officines du département ont déjà créé au moins un DMP », souligne-t-on à la CPAM.
2022
L’objectif fixé par le gouvernement est que deux Français sur trois soient dotés de leur dossier médical partagé à l’horizon 2022. Soit environ 230.000 dossiers à l’échelle du département.
2019
Le DMP va évoluer régulièrement. Ainsi, dès mars 2019, le patient pourra indiquer ses souhaits concernant la fin de vie. Et les médecins pourront donc orienter leurs choix sur les soins à donner si la personne ne peut plus communiquer. D’autres évolutions sont dans les tuyaux, comme l’arrivée du carnet de vaccination entre 2020 et 2022.