Chômeur-créateur : quelle aide Pôle Emploi choisir ?

Publié le 16/11/2014

Versement sous forme de capital (ARCE) ou maintien des allocations ? Les chômeurs souhaitant créer une entreprise peuvent bénéficier au choix de ces aides accordées par Pôle Emploi.

Les chômeurs souhaitant créer une entreprise peuvent bénéficier de deux aides différentes de la part de Pôle Emploi. Versement sous forme de capital ou maintien des allocations ? Un choix pas si facile à faire.
Jusqu’à présent, le versement d’allocations (Allocation d’aide de retour à l’emploi, ARE), sur le modèle du système classique des ex-salariés, ne durait que 15 mois pour les entrepreneurs, contre 23 pour les salariés. L’autre formule, l’Aide à la reprise ou création d’entreprise (ARCE) offre la possibilité de percevoir les indemnités sous forme de capital.

L'aide au retour à l’emploi (ARE) prolongée

Si vous choisissez le maintien de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), le dispositif n’est plus limité à 15 mois pour les moins de 50 ans. Désormais, toute personne percevant l’ARE, quel que soit son âge, a le droit de cumuler ses allocations chômage à d’éventuels revenus tirés de son entreprise durant 24 mois. Un délai allongé qui rend cette solution encore plus attrayante: vous aurez neuf mois de plus pour mettre sereinement votre business sur les rails et développer significativement le chiffre d’affaires. « Mais la contrepartie est d’augmenter le risque personnel du dirigeant », pointe Thomas Rone, associé chez Exco Nexiom. Effectivement, en cas de fermeture de l’activité, vous n’aurez plus aucune ressource passé le délai de deux ans. Alors qu’il était jusqu’à présent possible après 15 mois de continuer à toucher ses allocations jusqu’à la fin de ses droits. 

Nouveauté pour le cumul de rémunération avec l’ARE

Autre changement plutôt positif, a priori: en cas de cumul de rémunération avec l’ARE, le plafonnement de l’ancienne rémunération passe de 70% à 100%. Si le salaire brut tiré de votre activité ne dépasse pas 100% du salaire antérieur, vous aurez donc toujours droit au chômage. Mais concrètement, ce changement de seuil aura peu d’impact. Dès lors qu’une rémunération est perçue, même inférieure à un plafond porté à 100%, une minoration du montant du chômage est appliquée et son principe de calcul reste inchangé. Le nombre de jours non indemnisables est égal à la rémunération perçue divisée par le SJR (droit au chômage journalier). Exemple, si vous vous versez 2.000 euros par mois et que vos indemnités s’élevaient jusqu’à présent à 3.000 euros (100 euros de SJR/jour), votre allocation chômage sera amputée de 2000 euros.

L’aide en capital (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise -ARCE) : avantage et inconvénient

Mais pour Thomas Rone, l’allongement sensible de la durée des droits donne à l’option maintien des allocations un avantage décisif, indépendamment du statut. La solution de l’aide en capital (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise -ARCE) a un gros inconvénient : financièrement, c’est une moins bonne affaire. La somme représente 50% de vos droits d’indemnités et est versée en deux fois. Si Pôle Emploi vous devait un reliquat de 40.000 euros d’ARE, votre pécule ne sera « que » de 20.000 euros (10.000 tout de suite et 10.000 six mois après). Il faudra donc rapidement dégager des revenus pour compenser le manque à gagner car, bien évidemment, vos allocations mensuelles s’arrêteront. 

Cependant, l’ARCE n’a pas dit son dernier mot dans le cas d’une création ou d’une reprise d’entreprise nécessitant un investissement important. Pour l’achat d’un fonds de commerce par exemple, cette aide pourra vous aider à boucler votre budget dans un contexte de frilosité des banques. Par ailleurs, en cas d’arrêt de l’entreprise dans les trois ans, il sera toujours possible pour vous de bénéficier à nouveau de l’ARE sur les 50% que vous n’avez pas « consommé ».

 

Source : http://business.lesechos.fr