Economie collaborative : L'Auvergne des tiers-lieux

Publié le 02/05/2017

Fablab, espace de coworking, makerspace… l’Auvergne voit fleurir ces tiers-lieux où, portées par la révolution numérique, se construisent l’économie collaborative et ses nouvelles organisations du travail.

Fablab, espace de coworking, makerspace… l’Auvergne voit fleurir ces tiers-lieux où, portées par la révolution numérique, se construisent l’économie collaborative et ses nouvelles organisations du travail.

Le tiers-lieu se situe à la croisée de la vie quotidienne, en famille, en communauté, et des nouvelles organisations du travail, de l’innovation. Pour résumer, vous venez travailler avec votre ordinateur sous le bras dans un lieu sans patron au-dessus de vous, vous partagez votre savoir-faire sans cadre si ce n’est la petite communauté qui fréquente l’endroit.
Ici, l’intelligence est collective et le numérique, un tremplin. C’est l’utilisateur, et non le concepteur ou le décideur, qui définit le langage, les codes et les règles de fonctionnement.

L’Auvergne a pris le taureau par les cornes. Depuis deux ou trois ans, les aventures communes se multiplient aux quatre coins de la région, à la ville comme à la campagne, au sein de l’université, à l’initiative d’individus ou d’élus, dans des entreprises, des écoles…

Le temps était donc venu de cartographier les lieux, d’en identifier les ressources, les usages, les projets. Et de songer à créer des passerelles entre les différentes approches pour les valoriser, en augmenter l’efficacité par la force du réseau, bref travailler et raisonner ensemble. Sous l’aile d’Auvergne Nouveau Monde (*), Pauline Rivière et Alexandre Rousselet sont allés, du 3 au 7 avril, prendre le pouls de cet écosystème en ébullition.
Les deux « explorateurs » retiendront ces mots d’Adélaïde Albouy-Kissi, directrice du Lab’ du Pensio, à l’IUT du Puy-en-Velay : « Je pense que d’ici vingt ans nous allons assister à un exode urbain. Les Français ont de plus en plus envie d’un retour aux sources, d’une vie plus simple. Aujourd’hui, nous devons faire ce pas de côté, ne plus courir frénétiquement derrière le modèle des métropoles mais inventer le nôtre. »

L’imprimante 3D remplace le marteau

L’identité de l’espace de coworking ou du fablab dépend directement des hommes et femmes qui l’occupent et le font vivre. « Ce peut être aussi bien une bande de copains qui partage des bureaux qu’un levier pour stimuler l’entrepreneuriat local », relève Pauline Rivière.
Dans les fablabs, où l’imprimante 3D a remplacé le marteau pour bricoler comme pour modéliser, les enjeux diffèrent aussi : « Chez nous, c’est une sorte de centre de recherche et de développement collectif pour prototyper des produits lorsque les entreprises et les artisans ne disposent pas des compétences et des ressources en interne », expose Alain Loriolle, directeur des services de la communauté de communes de Lapalisse, dans l’Allier.
Sur le campus des Cézeaux à Clermont-Ferrand, le fablab de l’école SIGMA permet les échanges entre des étudiants – futurs ingénieurs, architectes, agronomes… – qui, sans ce lieu d’expérimentation, ne se rencontreraient pas.

Coworking et fablab à Murat (Cantal)

À Murat, dans le Cantal, on cumule coworking et fablab. « La CoCotte numérique » récolte les fruits d’une démarche territoriale amorcée, une dizaine d’années en arrière, par le télétravail. « C’est le guichet unique, pour les entrepreneurs, les habitants et les nouveaux arrivants », fixe Angélique Viala, animatrice du lieu.

À Saint-Éloy-Les-Mines, dans le Puy-de-Dôme, Pauline et Alexandre ont fait une rencontre marquante au collège Alexandre-Varenne perché sur la colline qui domine la cité des Combrailles.
« Là, un directeur, un professeur d’histoire-géo et de techno, une animatrice se mobilisent en dehors de leurs heures de classe pour faire découvrir à leurs élèves le potentiel sans limite du numérique, et leur ouvrir l’éventail des possibilités. C’est le plus beau message d’espoir. » 

(*) L’association Auvergne Nouveau Monde milite pour l’attractivité du territoire auvergnat avec 700 adhérents, issus de tous les milieux (privé, institutionnel, associatif…), tous les secteurs (industrie, enseignement, culture, tourisme…) et de toutes tailles.

Source : www.lamontagne.fr