L'éducation thérapeutique, nouvelle tendance du thermalisme en Auvergne

Publié le 02/05/2016
Pourquoi ne pas profiter d’une cure thermale pour changer de mode de vie ? C’est le principe de l’éducation thérapeutique, une nouvelle tendance du thermalisme en Auvergne.

«Il faudrait que je me bouge mais avec mon arthrose, est-ce bien possible ? ». En cure thermale, voici donnée l’occasion de se remettre à l’activité physique et pourquoi pas de changer son mode de vie. C’est tout l’objectif de l’éducation thérapeutique.

 
« Nous avons créé en Auvergne le cluster innovatherm pour développer ces stratégies et nous avons lancé l’étude GEET afin de valider scientifiquement l’éducation à l’activité physique via une cure thermale », explique Anne-Cécile Fournier, ingénieur projets du cluster Innovatherm, à Royat.
 
1. Le contexte
 
Débutée en 2015, l’étude GEET (Gonathrose, éducation, exercice, thermalisem) est un projet collaboratif mis en place par le cluster Innovatherm et mené au sein de stations thermales, où 70 % des curistes viennent y soulager leurs rhumatismes. Portée par l’équipe du professeur Emmanuel Coudeyre du CHU clermontoise, l’étude a donc été lancée dans les stations de Bourbon Lancy, du Mont-Dore et de Royat où les curistes viennent soigner leur arthrose du genou.
 
2. Comment ?
 
En complément du traitement classique médicamenteux ou chirurgical, le patient va être informé et éduquer sur sa maladie en le rendant acteur de sa prise en charge. Les curistes peuvent bénéficier en petit groupe de cinq ateliers d’activité physique adaptée répartis sur les trois semaines de cures conventionnelles.
 
3. Pourquoi ?
 
Les idées reçues concernant l’arthrose ont la vie dure. « C’est normal, puisque c’est dû au vieillissement et il n’y a rien à faire ». Lutter contre cette fatalité et les fausses croyances entourant cette maladie chronique qui touche le cartilage est l’un des objectifs de l’étude GEET. « La première cause de l’arthrose est le vieillissement des articulations, mais aussi le surpoids, l’obésité », précise le professeur Coudeyre. Les recommandations des sociétés savantes mettent ainsi l’accent sur la pratique d’activité physique quotidienne et d’exercices adaptés. 
 
La difficulté étant la mise en pratique seule de ces recommandations. Les ateliers permettent donc de « faire adhérer les patients à la pratique d’une activité physique régulière en leur apportant des solutions pérennes, des exercices pouvant être répétés chez soi », précise-t-il. Il s’agit de chercher à minimiser les effets de l’arthrose. « Les exercices sont centrés sur l’articulation, car hormis en temps de poussée arthrosique, il faut passer au-delà de la douleur et faire travailler les muscles entourant l’articulation, le genou sera alors plus stable et moins douloureux », souligne-t-il. L’idée plus générale est de parvenir à changer son mode de vie.
 
4. Résultats attendus ?
 
Sur les trois sites, 140 curistes vont être inclus – pour l’heure 90 le sont – dans cette étude animée par Chloé Gay, doctorante et financée par le Conseil régional. Après une pause en raison de la fermeture des établissements durant l’hiver, elle a repris et les résultats interviendront à l’été 2016. Au-delà, une étude d’envergure nationale fera suite, intégrant les dimensions de la nutrition et de la gestion de la douleur.
 
Source : lamontagne.fr