Les crues de l’Allier sont des événements prévisibles qui font l’objet de surveillance

Publié le 07/02/2012

L’agglomération vichyssoise est particulièrement exposée au risque inondation. Cette donnée est prise en compte dans les décisions des collectivités locales.

L’agglomération vichyssoise est particulièrement exposée au risque inondation. Cette donnée est prise en compte dans les décisions des collectivités locales.

La dernière grande crue, celle que l'on définit de type centennal, a frappé en 1866. L'Allier avait atteint une hauteur de 4,06 mètres sur l'échelle du pont de Bellerive-sur-Allier. C'est cette crue exceptionnelle qui est d'ailleurs prise en référence pour le calcul du plan de prévention du risque inondation (PPRi).

S'il est impossible de contenir une montée des eaux, on peut toutefois en limiter les effets. C'est tout la raison d'être du PPRi que doivent posséder toutes les communes de France qui sont traversées par un cours d'eau. Avec ce document, institué en 1995, l'idée du risque inondation est à nouveau prise en compte.

Rivière sous surveillance

Mais pas de quoi paniquer. Même si depuis 1866, il n'y a pas eu de crue centennale sur l'Allier, cette rivière est sous surveillance car elle connaît des crues régulières plus ou moins forte.

L'Allier est équipée de nombreux capteurs de mesure de niveau et de vitesse tout le long de son lit (*). Luc Robin, directeur adjoint au service urbanisme de la ville de Vichy se veut rassurant : « Nous pouvons prévoir une crue à 48 heures. Le risque pour les personnes est mineur. » Le danger est avant tout matériel et donc économique.

À la communauté d'agglomération Vichy Val d'Allier, ce risque est pris en compte dans un PPRi élaboré et mais aussi dans le projet de schéma de cohérence territoriale (Scot). « 13 % du territoire de VVA serait touché par une crue centennale, souligne Mathieu Boisseau, chargé de mission développement durable et aménagement. Il peut y avoir des constructions en zone inondable mais il y a des préconisations à suivre avec des cotes de hauteur, des matériaux à utiliser. Une inondation, ce n'est pas un problème si on l'a anticipé. Dans les entreprises, il faut appréhender ce risque. On a beaucoup de retard par rapport à d'autre pays ».

En partenariat avec l'Europe, Le Conseil régional et le Conseil général, VVA a lancé un programme de diagnostics de réduction de la vulnérabilité aux inondations.

« Actuellement, des diagnostics ont été menés dans onze entreprises qui représentent 1.000 emplois », indique Jean-François Liaboeuf, développeur économique à VVA, qui souligne que suivre les conseils prodigués après le diagnostic peut permettre aux entreprises de faire baisser leur prime d'assurance. Cette année, vingt diagnostics devraient être établis.

Avec des zones inondables où il y a de l'activité comme à Saint-Yorre, à la tour d'Abrest, au Carré d'As, au centre sportif, à l'hippodrome, aux Ailes, à Vichy-Rhue ou à l'aérodrome, VVA a lancé une autre action visant à mieux prendre en compte le facteur inondation.

« Nous menons une démarche globale sur les eaux pluviales, les eaux usées et le risque d'inondation. En effet, il y a interaction entre ces trois types de fluides qui sont amenés à se croiser, explique Mathieu Boisseau. Nous avons besoin d'améliorer nos connaissances avec, comme objectif, de mieux gérer ces flux ; savoir ce qui doit être mis en place pour gérer le risque et informer sur les risques inondation avec un programme d'action de prévention ».

(*) Le site www.vigicrues.gouv.fr permet de connaître le niveau d'alerte sur les rivières et fleuves avec des mesures régulières.

 

Source : La Montagne