Logement : la construction a retrouvé des couleurs

Publié le 01/06/2016

De mois en mois, le secteur du logement neuf renoue avec la croissance en France, grâce à la combinaison de taux de crédit immobiliers très bas, d’aides publiques plus favorables et d'une conjoncture qui s’améliore.

 

Selon le ministère du Logement, les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 1,7 % sur la période allant de février à avril (à 84.000) comparé à un an plus tôt, tandis que les permis de construire bondissaient de 10 % en un an, à 97.700 au cours des mêmes trois mois.

« Le secteur de la construction, qui avait été un frein à la croissance en 2013, 2014 et même encore 2015, sera cette année un facteur de soutien à l’économie française », commente Sophie Tahiri, économiste de Standard and Poor’s. Le contexte économique s’améliore, la confiance des ménages est au plus haut depuis 2007, ce qui est important pour les achats conséquents », explique-t-elle.
« Les taux de crédit immobiliers demeurent bas grâce à la politique de la BCE, et les dispositifs publics sont mieux calibrés, avec un accès au PTZ élargi et la prolongation du Pinel », souligne-t-elle.

Des prix toujours trop élevés…

La construction de logements neufs bénéficie en effet, depuis le 1er janvier, d’une distribution plus large par l’État du Prêt à taux zéro (PTZ) qui permet à un plus grand nombre d’acquéreurs de boucler leur emprunt immobilier. Elle est aussi soutenue par le dispositif fiscal « Pinel » prolongé jusqu’à la fin 2017 et assoupli, avec la possibilité de louer le logement acquis à ses ascendants ou descendants, sur une durée d’engagement modulée (6, 9 ou 12 ans).

Durant la période de douze mois achevée fin avril, les mises en chantier enregistrent une hausse de 3 , 8 % , pour s'établir à  352.900. Quant aux permis de construire, ils progressent davantage, de 7,4 % sur les mêmes 12 mois, à 396.500.

« Il y a une légère amélioration conjoncturelle, mais pour nous, fondamentalement, le marché ne s’est toujours pas assaini, les prix ne se sont pas ajustés à la baisse », observe Sophie Tahiri. Les prix n’ont cédé que 7 % depuis 2011, alors qu’ils avaient presque doublé depuis le début des années 2000 en termes réels (corrigés de l’inflation), fait-elle valoir. « Ils restent toujours pénalisants pour les ménages primo-accédants, dont la part ne cesse de reculer parmi les accédants à la propriété », constate l’économiste.

Source : la Montagne (01/06/16)