Marché du travail, harmoniser l'offre à la demande

Publié le 22/10/2014

L’inadéquation entre l’offre et la demande pose la question de l’employabilité de manière insistante. Pour certains patrons, c’est le cœur du problème…

L’inadéquation entre l’offre et la demande pose la question de l’employabilité de manière insistante. Pour certains patrons, c’est le cœur du problème…

Selon une enquête réalisée par Pôle Emploi auprès des entreprises auvergnates, les candidats n’auraient pas, trois fois sur quatre, le profil requis pour l’emploi pour lequel ils postulent… Un autre constat est fait par les chefs d’entreprise : pour plus de 70 % des recrutements, il y a pénurie de candidats. Ces deux réalités expliquent, en partie, les chiffres du chômage. Et cette inadéquation entre l’offre et la demande pose de manière insistante la question de l’employabilité. Pourtant, le mot est quasi-absent du discours politique, alors que certains patrons pensent que c’est le cœur du problème.

« Revaloriser les hommes »

Si de nombreux dirigeants d’entreprise se contentent de faire un constat, quelques-uns ne s’en satisfont pas. Pour trouver les bons profils, ils n’hésitent pas à mettre en place des formations, parfois longues. Effectuée en étroite collaboration avec Pôle Emploi, cette démarche fait le pari de transformer des candidats au profil inadéquat en individus parfaitement formés aux postes proposés.

Nous avons choisi deux exemples de cette démarche responsable. L’une dans une grande entreprise, Aubert & Duval aux Ancizes. L’autre dans une PME de l’Allier.

Démarche encore peu répandue pour cette PME lyonnaise qui s’est implantée à Vichy et à Aurillac : Percall. Née en 2000, cette entreprise élabore et commercialise des logiciels et les services qui y sont associés pour gérer toutes les informations relatives à un produit. Daniel Braun, son fondateur, a fait le pari, dès 2006, de former… des ingénieurs en informatique, « y compris en formation initiale » grâce à un partenariat avec Pôle Emploi Allier et le Greta de Cusset. « Je crois profondément à la revalorisation des compétences; elle signifie aussi la revalorisation des territoires », confiait Daniel Braun voici quelques mois.

Grâce à cette démarche, Percall a déjà formé une centaine d’ingénieurs et son dirigeant est un adepte inconditionnel de l’employabilité. Preuves à l’appui.

315 heures de formation

Avant que la baisse d’activité ne la contraigne à revoir ses effectifs, et à engager un plan social, Aubert & Duval recrutait fréquemment des personnels, parfois en prenant le parti d’adapter les candidats à ses besoins. 

Ainsi, en 2012, la société a décidé de cibler une cinquantaine de demandeurs d’emploi, tous très éloignés de l’univers industriel. En collaboration avec l’antenne Pôle Emploi de Riom, elle a commencé par faire passer des « tests d’adaptabilité » à environ 260 demandeurs d’emplois volontaires.

Cinquante ont été retenus pour suivre une formation spécifique de neuf semaines (soit 315 heures) dispensée par deux organismes spécialisés. Une quarantaine a signé un CDD de douze mois. À son terme, vingt-trois d’entre eux devaient être titularisés. À signaler que, sur les cinquante volontaires retenus, vingt étaient inscrits à Pôle Emploi depuis plus d’un an, quatre étaient au RSA. Plus récemment, Aubert & Duval a également fait appel à Pôle Emploi pour recruter des emplois très qualifiés.

« Nous avons eu une action spécifique avec Pôle Emploi Lorraine pour trouver les profils les plus adaptés », indique Frédéric Diot, chargé des recrutements pour Aubert & Duval à Pôle Emploi Riom. « D’autres entreprises prennent le parti de choisir des demandeurs d’emplois très éloignés des postes recherchés et de les former. C’est le cas de Volvic, qui sélectionne régulièrement des jeunes sans diplôme », ajoute-t-il.

Source : lamontagne.fr