Micro-entreprise ou portage salarial : comment choisir ?

Publié le 27/04/2018

Afin de démarrer et de tester très simplement une nouvelle activité pour son propre compte, un porteur de projet peut créer une micro-entreprise ou recourir au portage salarial. Ces deux options sont assez faciles à mettre en place mais leur fonctionnement est totalement différent.

Afin de démarrer et de tester très simplement une nouvelle activité pour son propre compte, un porteur de projet peut créer une micro-entreprise ou recourir au portage salarial. Ces deux options sont assez faciles à mettre en place mais leur fonctionnement est totalement différent.

choix entreprise

Ce dossier vous propose une présentation du régime micro-entreprise et du portage salarial puis vous propose une comparaison afin de vous aider à choisir entre ces deux solutions :

Remarque : Il existe également d’autres solutions pour démarrer un projet de création d’entreprise. Nous limitons ici notre étude comparative à la micro-entreprise et au portage salarial qui sont deux possibilités particulièrement adaptées pour tester une activité nouvelle. Une comparaison plus globale est proposée ici : Tableau comparatif des statuts juridiques

La micro-entreprise pour démarrer une nouvelle activité

La micro-entreprise est un régime fiscal ultra-simplifié qui permet aux entrepreneurs de démarrer un projet de création d’entreprise très facilement. Pour accéder à ce régime, l’entreprise doit prendre la forme d’une entreprise individuelle ou d’une EURL (très rare en pratique).

Voici les grandes lignes à retenir au sujet du fonctionnement de la micro-entreprise :

  • Le régime micro-entreprise est accessible à condition de ne pas dépasser un plafond de chiffre d’affaires annuel (voir ici : le régime micro-entreprise).
  • Les bénéfices sont calculés par l’administration fiscale, par l’application d’un abattement forfaitaire pour frais professionnels sur le montant des recettes encaissées.
  • La comptabilité est ultra-simplifiée, les obligations se limitent à la tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats, il ne faut pas produire de comptes annuels.
  • L’entrepreneur est au régime micro-social simplifié, ses cotisations sociales sont calculées par l’application d’un taux fixe sur le montant des recettes encaissées déclarées mensuellement ou trimestriellement.
  • La fermeture de la micro-entreprise est très simple et peu coûteuse (sauf en cas de création d’une EURL, auquel cas il est nécessaire de procéder à une dissolution-liquidation).

Le portage salarial pour démarrer une nouvelle activité

Le portage salarial ne consiste pas, pour le porteur de projet, à créer véritablement une entreprise. Il s’agit d’une relation contractuelle triangulaire entre :

  • un professionnel (le salarié porté, qui travaille en toute indépendance et qui est embauché par une société de portage salarial),
  • une société de portage salarial (qui embauche le salarié porté et qui signe un contrat de prestation de service avec l’entreprise cliente),
  • et une entreprise cliente (avec laquelle le professionnel négocie les termes d’une mission puis réalise sa prestation en toute indépendance, et qui sera facturé par la société de portage salarial avec laquelle elle signe le contrat de prestation de service).

Le portage salarial se situe à mi-chemin entre le salariat et la création d’entreprise. Il ne peut concerner qu’une activité de service. Les missions doivent être occasionnelles et ponctuelles.

Voici les grandes lignes à retenir au sujet du fonctionnement du portage salarial :

  • Un contrat de travail est conclu entre la société de portage salarial et le salarié porté. Un contrat de prestation de service est conclu entre la société de portage et le client.
  • La société de portage salarial facture les prestations au client puis rémunère le salarié porté. Le montant facturé au client est reversé sous la forme d’une rémunération après déduction des commissions et frais de portage,
  • Le salarié porté perçoit le montant net à payer indiqué sur la fiche de paie, les cotisations salariales et patronales sont reversées aux organismes sociaux par la société de portage salarial.
  • Le salarié porté est, dans le cadre de son intervention, couvert par l’assurance chômage. Il n’a pas besoin de créer sa propre entreprise.

Les différences entre la micro-entreprise et le portage salarial

Ce tableau vous propose une comparaison entre la micro-entreprise et le portage salarial sur plusieurs points clés :

  Micro-entreprise Portage salarial
Mise en place de l’activité Création d’une entreprise Exercice d’une activité indépendante en étant embauché par une société de portage
Activités concernées Activités artisanales, commerciales et libérales. Des plafonds de chiffre d’affaires sont prévus Uniquement les activités de prestation de service
Sécurité sociale Travailleur indépendant Régime général de la sécurité sociale et couverture assurance chômage
Revenu net avant impôt Bénéfice net, égal aux recettes encaissées, moins les dépenses payées, moins les cotisations sociales forfaitaires. Salaire net à payer, égal au montant facturé aux clients, moins les frais de portage, moins les cotisations salariales et patronales. Entre 50% et 60% du montant facturé.
Gestion administrative Création d’une entreprise, ouverture d’un compte bancaire spécifique, facturation des clients et suivi des règlements, tenue d’un livre des recettes, tenue d’un registre des achats dans certains cas, déclaration mensuelle ou trimestrielle des recettes

Négociation du contrat avec le client, fourniture d’un suivi de l’activité à la société de portage salarial

Choisir entre la micro-entreprise et le portage salarial

La micro-entreprise et le portage salarial sont deux options totalement différentes dans leur fonctionnement. Il est donc relativement simple de faire son choix entre les deux en fonction de ses besoins.

Tout d’abord, le champ d’application du portage salarial, qui se limite aux activités de prestations de services, est beaucoup moins étendu que celui de la micro-entreprise, qui peut être utilisée pour n’importe quelle activité artisanale, commerciale ou libérale. Si votre activité ne consiste pas en de la prestation de services sur des contrats importants, vous devez vous orienter vers la micro-entreprise car le portage salarial ne sera pas adapté.

Ensuite, le portage salarial permet d’être couvert par l’assurance chômage et de bénéficier du régime général de la sécurité sociale. Cette couverture sociale peut être intéressante lorsque vous envisagez de démarrer une nouvelle activité avec peu de visibilité, en ayant par exemple une seule mission validée de courte durée.

Par contre, le régime micro-entreprise vous permet de gagner plus d’argent, compte tenu du plus faible taux de cotisations sociales (taux qui sera d’autant plus intéressant si vous bénéficiez l’ACCRE) et de l’absence de frais de gestion.  La création d’une micro-entreprise est souvent plus adaptée si vous avez une visibilité satisfaisante sur votre activité.

Enfin, l’option pour le portage salarial permet de ne pas avoir d’entreprise à gérer, même s’il faut reconnaître que la gestion d’une micro-entreprise est relativement simple en pratique. Le portage salarial, qui se situe à mi-chemin entre le salariat et la création d’entreprise, peut être une solutions intéressante si vous ne souhaitez pas gérer une entreprise (au moins dans un premier temps).

Peu importe l’option que vous choisissez, vous aurez ensuite toujours la possibilité d’évoluer vers une autre configuration, comme la création d’une société commerciale par exemple.

Source : https://www.lecoindesentrepreneurs.fr