Nicolas Chabanne : "Je veux soutenir les petits producteurs"

Publié le 15/10/2018

Nicolas Chabanne est à la tête de la coopérative "C'est qui le patron ?!", une marque alimentaire équitable créée par les consommateurs. Elle a pour objectif d'aider les producteurs à vivre décemment.

Nicolas Chabanne est à la tête de la coopérative "C'est qui le patron ?!", une marque alimentaire équitable créée par les consommateurs. Elle a pour objectif d'aider les producteurs à vivre décemment. Mais c'est aussi un véritable carton commercial.

nicolas chabane

Il a récemment répondu aux questions de chefdentreprise.com ou il a notamment indiqué qu'il s'agissait de la première marque réellement portée par les consommateurs. "Nous avons inversé le schéma habituel qui passe par des réunions préparatoires en marketing et communication pour faire naître un produit. Concrètement, nous avons demandé l'avis des consommateurs par Internet sur les critères d'équité, de qualité et d'origine de nos produits. La grande nouveauté, c'est que nous montrons l'incidence de ces choix sur le prix final. C'est cette démarche qui a tout changé".

Avec "C'est qui le patron ?!", les consommateurs savent à quoi sert leur argent, quel monde ils soutiennent. "Le marché a organisé, par défaut et par habitude, un système construit pour tirer au maximum les prix vers le bas, pensant que c'est cela que recherchent les Français. Ce n'est pas si simple, car la course au prix le plus bas tue tout le monde".

La marque représente 63 millions de produits vendus parmi 13 références (lait, beurre, compote de pommes, pizza…). Elle est organisée en coopérative, compte 11 salariés, et plus de 6 300 sociétaires. "Nous prenons une commission de 5 % pour faire vivre la marque soit, depuis le lancement, environ 3 millions d'euros". Pas besoin de banques, ni d'actionnaires.

Comment lui est venue l'idée de "C'est qui le patron ?! " : "Tout a été fait d'instinct. J'étais au pied de mon Mont Ventoux et, en pleine nuit, je me suis dit qu'une marque réalisée par les consommateurs, transparente et vraie, ça devrait fonctionner. C'était au moment de la crise du lait. Je me suis alors intéressé aux coulisses et, le moment-clé, c'est lorsque j'ai compris que cette idée, qui tient du bon sens, serait facile à mettre en oeuvre grâce aux réseaux sociaux.