Pascal Girodias, directeur de la publicité à Radio France depuis 2008, reste très attaché à Vichy

Publié le 17/01/2017

France Inter, France Bleu, France Info. Autant de marques fortes réunies dans la Maison ronde la plus célèbre du pays : Radio France. Une tour d’ivoire ? Pas pour le patron de la publicité, Pascal Girodias, amoureux du Bourbonnais.

France Inter, France Bleu, France Info. Autant de marques fortes réunies dans la Maison ronde la plus célèbre du pays : Radio France. Une tour d’ivoire ? Pas pour le patron de la publicité, Pascal Girodias, amoureux du Bourbonnais.

Pascal Girodias est né de l'autre côté de la frontière. À Ris, côté Puy-de-Dôme. « Pas très loin de la fromagerie » qui fait la réputation du village. Mais c'est dans l'Allier, qu'il a laissé son cœur. Dans l'agglo de Vichy, où il a récemment acquis une résidence secondaire.

Lui, le Parisien d'adoption, maillon fort d'une des plus nobles institutions française, Radio France. Maison ronde aux courbes stellaires, en plein cœur de la capitale. Quartier général de l'équipe des « France », Info, Inter, Bleu, Musique et consorts. Le Clairefontaine radiophonique.

Dans l'Allier, il y arrive d'ailleurs dès le secondaire. Au lycée cussétois de Presles. « C'est là que j'ai connu mon épouse, qui est Bellerivoise. » Ensuite, direction Clermont-Ferrand, pour la fac. Droit, puis éco. C'est là qu'il démarre sa carrière « par hasard ». À Thiers. Assistant de rédaction pour le journal La Montagne.

« On croise des gens dont les visages ne vous disent rien, mais les voix oui »

Il rédige notamment des publireportages, puis saute le pas, pour intégrer la régie publicitaire de l'époque, Havas. Nous sommes en 1982. Il s'épanouit, s'émancipe pour créer « 63 », un journal d'annonces gratuites aujourd'hui disparu. À l'époque, il le revend rapidement pour intégrer le groupe Sud-Ouest.

1991. Croisée des chemins. Il quitte la presse écrite, et « cherche autre chose ». Une quête dessinée à l'encre noire sur une lettre à Radio France. Bingo. Efficace, il convainc vite. Fin 1993, il est appelé à la capitale. À la maison-mère.

Souvenir intact. « Quand on arrive dans la première maison culturelle de France, ça fait un choc. C'est mythique. On croise des gens dont les visages ne vous disent rien, mais les voix oui », sourit Pascal Girodias.

« Le respect de certaines valeurs »

« Quand vous êtes en régie presse, l'objectif, c'était de rentabiliser son journal. À Radio France, ce qui prime, c'est le confort d'écoute de l'auditeur et le respect de certaines valeurs. » Service public oblige.

En avril 2016, pourtant, gros changement : l'ouverture de la publicité commerciale à la radio publique, dans la limite de 30 minutes par jour. Panique à bord. « Jusque-là, c'était très fermé. Il y a eu une crainte de la rédaction que la publicité devienne plus importante, qu'elle fasse fuir les auditeurs. Il a fallu discuter, rassurer, faire très attention à la construction de l'antenne. »

Sans jamais vendre son âme au diable financier. « Il y a des pubs qui passent ailleurs mais ne sont pas diffusés par Radio France. Par exemple une structure qui garantie contre les loyers impayés, et qui décrivait, dans sa pub, les mauvais payeurs comme des rats. Nous, déontologiquement, on a dit non. »

Moins difficile de refuser, c'est vrai, quand l'entreprise est détenue par l'État, et très majoritairement financée par la redevance audiovisuelle. Mais des stations privées avaient aussi fait le choix des valeurs. Sauf qu'en cas de tempête économique, la réalité s'impose froidement. « RTL a connu un épisode désastreux en 2000 quand Philippe Bouvard a été viré des Grosses Têtes ( remplacé par Christophe Dechavanne pendant quelques mois, avant le rappel en catastrophe de Bouvard, ndlr). L'audience a fondu, la régie pub s'est affolée. Ils ne s'en sont jamais remis. »

Aujourd'hui, pour Pascal Girodias, trois grands ensembles sont pourvoyeurs de publicité. « La grande distribution, qui représente environ 40 %, l'automobile et la téléphonie. Je peux d'ailleurs vous dire qu'en 2017, il n'y aura pas Renault sur les antennes de Radio France. On ne va perdre notre âme en bradant nos espaces… »

Il n'en dira pas davantage. Sourit. La pression de son travail, il la laisse à la frontière du périph'. « Pour bien vivre à Paris, il faut pouvoir en partir régulièrement. Quand on arrive ici, on sent la vie plus douce. On aime beaucoup Vichy, c'est ce qui nous a poussés à acheter à Bellerive cet été. Il y a beaucoup de charme, des parcs magnifiques, tout le travail de réaménagement du lac d'Allier… C'est une ville qui vit toujours ! »

Source : www.lamontagne.fr