Pascale Motot et Joël Garmy, moteurs du développement de la filière bois d'Auvergne

Publié le 16/12/2016

Optimiser l’emploi et inciter à l’innovation sont quelques objectifs remplis par Pascale Motot et Joël Garmy pour promouvoir la filière bois d’Auvergne.

Optimiser l’emploi et inciter à l’innovation sont quelques objectifs remplis par Pascale Motot et Joël Garmy pour promouvoir la filière bois d’Auvergne.

Vous avez une question sur la filière bois ? La Maison de la forêt et du bois, à Lempdes, doit pouvoir vous l'apporter. Détenue par des professionnels de la filière, elle abrite, entre autres, le Centre de ressources, animé par Pascale Motot ; et l'interprofession Auvergne Promobois, dont Joël Garmy est le délégué général. Ils travaillent au sein de cette maison de bois au design surprenant, symbole du savoir-faire des professionnels auvergnats, et promeuvent, par de nombreuses actions, le développement de la filière bois.

Quel est le rôle d'Auvergne Promobois dans la filière ?

Joël Garmy : Le rôle de l'interprofession est de fédérer l'ensemble des acteurs de la filière, d'accompagner les entreprises dans leur développement et de les inciter à innover et à apporter de la valeur ajoutée. Développer la construction bois est une de nos missions car c'est ce qui tire l'ensemble de la filière aujourd'hui. Nous travaillons aussi sur d'autres projets. Auvergne Promobois a par exemple contribué à un consortium pour développer une tête d'abattage de feuillus, a mené une expérimentation pour développer ici le déroulage du bois, une technologie qui n'existe pas en Auvergne, et nous travaillons aussi avec des chercheurs pour apporter un soutien physique et sécuritaire aux bûcherons manuels grâce à un exosquelette… Nous sommes souvent pourvoyeurs d'idées, même au niveau national, nous faisons bouger la filière à partir de l'Auvergne.

Quel est votre rôle dans la formation de la main-d'œuvre ? Les entreprises de la filière bois évoluent énormément, elles ont besoin de devancer les marchés, de respecter des nouvelles réglementations… Pour y faire face, nous avons créé un forum des formations de la filière bois en 2007, repris au sein de notre salon Panorabois ; nous organisons des formations à destination des professionnels, auxquelles nous invitons gracieusement des enseignants et nous avons participé très activement à l'élaboration du Contrat d'objectifs Forêt-Bois qui a pour principal but d'adapter l'offre de formation à la demande des entreprises.

Et quel est celui du Centre de ressources ?

Pascale Motot : Notre centre de documentation est le seul au niveau national à couvrir toute la filière, de l'amont forestier à la transformation du bois. Il est ouvert depuis 2003. Environ 8.000 références de livres et de revues sont à la disposition de tous les publics. Nous voulons être un outil de promotion de la filière et de diffusion de l'information. Nous récupérons aussi des CV et des offres d'emplois que nous mettons en ligne sur un site national, la Bourse d'emplois.

Je reçois aussi des jeunes qui cherchent leur orientation ; j'interviens dans des établissements scolaires et auprès des prescripteurs comme Pôle Emploi, les missions locales et les CIO, pour présenter la filière. L'idée est de contrer les idées reçues, faire connaître les nombreux métiers et les savoir-faire qu'ils nécessitent. Faire savoir que les femmes sont représentées partout. Des actions soutenues par le Conseil régional.

Peut-on former en Auvergne toute la demande des entreprises de la filière bois ?

Joël Garmy : Presque l'ensemble des formations sont disponibles, du CAP à la licence professionnelle. Pour le niveau ingénieur, il faut rejoindre une autre région.
Pascale Motot : Nous sommes riches en Auvergne, d'autant que nos établissements sont dotés d'équipements de qualité. La problématique principale de la formation, c'est la connaissance et la reconnaissance de nos métiers.

Quel est le problème avec l'image des métiers la filière bois ?

Joël Garmy : Nos métiers traînent une image désuète. Tous les protagonistes doivent se mobiliser pour ouvrir leur entreprise, montrer les évolutions numériques des métiers. La scierie ne fait pas rêver alors que ce maillon est certainement le plus prometteur en terme d'évolution, d'apport de valeur ajoutée, d'innovations et de compétences attendues dans les années à venir.
Pascale Motot : De la dernière enquête de besoins en main-d'œuvre de Pôle Emploi, on peut conclure que l'Auvergne-Rhône-Alpes est la 2 e région en terme de projets de recrutements (1.850 projets) mais 52,3 % des employeurs ont des difficultés à recruter. Pourtant, la majorité des emplois est « durable » puisque seulement 37,8 % sont saisonniers.

Source : lamontagne.fr