Pourquoi 6 000 offres d’emploi ne trouvent pas preneurs dans le numérique

Publié le 10/05/2017

Digital League (1) a dévoilé mercredi les résultats de la 2e édition de l’Observatoire de la filière numérique d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lesquels montrent une forte deconnection puisque 6 000 offres d’emploi seraient non pourvues.

Digital League (1) a dévoilé mercredi les résultats de la 2e édition de l’Observatoire de la filière numérique d’Auvergne-Rhône-Alpes. Lesquels montrent une forte deconnection puisque 6 000 offres d’emploi seraient non pourvues.

Après avoir co-présenté, mercredi, la 2e édition de l’Observatoire de la filière numérique d’Auvergne-Rhône-Alpes (2) , Catherine Bocquet, directrice de la société SFI et coprésidente de Digital League, a voulu d’emblée donner le ton en rappelant que pour la première fois de l’histoire de son entreprise, elle avait été contrainte de refuser un marché « faute de talents nécessaires ». Elle espère le recrutement de trois nouveaux collaborateurs qu’elle ne parvient pas à dénicher.

Rompre avec l’image « geek » du numérique

Une problématique qu’avoue connaître Jean-Michel Bérard, patron-fondateur d’Esker, coprésident de Digital League qui ne peut que se résoudre à parler d’une filière « en tension » qui se matérialise par au moins 6 000 emplois à pourvoir dans la Région, qui ne trouvent pas preneurs. En effet, la principale difficulté pour sept entreprises sur dix de la filière numérique, réside dans la captation de talents et de salariés bien formés. De quoi hérisser les poils, alors que le taux chômage persiste au-delà de 10 %. Une vraie incohérence que Catherine Bocquet et Jean-Michel Bérard attribuent notamment « à un problème d’image ». « On méconnaît les métiers de la filière numérique, on manque de culture des métiers du numérique, on les assimile à des métiers de geeks », analysent-ils. Et de préconiser : « Nous devons mettre en place une réelle culture du numérique à tous les échelons et auprès de toutes les populations, avec une attention particulière pour les femmes, continuer à faire évoluer le système de formation pour l’adapter mieux aux enjeux du numérique. Les entreprises doivent travailler leur attractivité par le projet et la « marque employeur. Enfin les forces de l’entreprise doivent se rapprocher des acteurs de la formation et de l’emploi pour faciliter les recrutements.

1- Digital League regroupe 510 membres représentant 26 000 emplois en Auvergne-Rhône-Alpes, soit près de 50 % de la filière régionale. 2- Réalisé par EY en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Repères

Un vrai dynanisme

Avec 60 000 emplois au total et autant d’emplois créés qu’en Ile-de-France entre 2011 et 2015, les chiffres de la filière numérique en Auvergne-Rhône-Alpes témoignent d’un vrai dynamisme. Le secteur logiciels, services et jeux tire la croissance du numérique avec plus de 47 000 emplois et une croissance de 16,6 % entre 2011 et 2015. Une filière qualifiée, qui embauche massivement sur des contrats stables : 58 % des collaborateurs sont titulaires d’un bac + 5 à +8 et 92 % des entreprises ont un pourcentage de CDI supérieur à 90 %.

83 % : C’est le pourcentage des entreprises de la filière numérique qui prévoient une progression en 2017 ; 56 % anticipent une croissance à deux chiffres et près d’un tiers une croissance de plus de 20 %.

Source : www.leprogres.fr