Suractivité, stress, insomnies…Débranchez du travail avec le droit à la déconnexion!

Publié le 29/03/2017

Travailler trop peut rendre gravement malade. Avec le droit à la déconnexion, entré en vigueur cette année, de nombreuses entreprises tentent de mieux s’organiser.

Travailler trop peut rendre gravement malade. Avec le droit à la déconnexion, entré en vigueur cette année, de nombreuses entreprises tentent de mieux s’organiser.

Edouard Mongrand, 42 ans, ne surfe pas seulement sur les hautes vagues de la côte basque où il a posé sa start-up, Calldoor. Il surfe aussi sur la nouvelle obligation faite aux entreprises de plus de 50 salariés de faciliter la déconnexion de leurs collaborateurs. Sollicitations multiples, travail à terminer, la tentation est grande pour chacun de se reconnecter au travail, le soir ou pendant le week-end. " D'abord on lit ses messages, puis on répond, on a un échange ping-pong à 23 heures, et après on dort mal ", résume ce diplômé de l'ESC Montpellier, qui a vu le phénomène s'amplifier ces quinze dernières années.

Solutions de « détox digitale »

Un constat qui lui a donné l'idée de développer une solution de " détox digitale " : " Concrètement, il s'agit d'une application que l'entreprise installe sur le téléphone de son salarié, avec différents niveaux de profils possibles ", explique cet ancien de Bouygues Telecom et de SFR. De la simple notification – " c'est l'heure de se déconnecter " – au blocage pur et simple des accès, il propose plusieurs formules. " Et je pense déjà à d'autres produits liés à la déconnexion ", explique l'entrepreneur, qui a bénéficié d'une bourse French- Tech de Bpifrance pour démarrer son activité, et qui travaille maintenant à sa deuxième levée de fonds.

Un marché porteur, la déconnexion ? Oui, et de plus en plus, y compris dans les catalogues touristiques, où se glissent désormais des offres ciblées pour cadres surstressés et surconnectés : destinations de rêve ou totalement ascétiques, mais sans Wi-Fi ni téléphone, pour vraiment " débrancher " du quotidien ! Car les frontières entre temps de travail et temps personnel ont explosé. " A niveau de vie égal et diplôme égal, ce phénomène est mondial ", souligne Muriel de Saint-Sauveur, fondatrice et directrice générale de Women Masterclass. Cette ancienne responsable marketing du cabinet Mazars y voit " la conséquence de trois évolutions : la technologie, l'entrée massive des femmes dans les entreprises et l'arrivée de la génération Y ". Plébiscités par les 18-35 ans, les outils numériques donnent naissance à de nouvelles formes de travail, plus créatives mais parfois addictives, qui se répandent dans la galaxie des start-up (page 56). Mais ils ont aussi permis aux femmes (et parfois même aux hommes !) de concilier plus facilement leur vie de famille et leur vie professionnelle. Grâce à quoi certaines d'entre elles ont pu briser le plafond de verre en dépit de leurs contraintes familiales.

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