Thermalisme : une progression record pour Vichy

Publié le 03/11/2011

La saison thermale n'est pas encore terminée mais déjà, le bilan vichyssois est considéré comme très positif. Avec une hausse de la fréquentation des curistes traditionnels qui avoisinera les 10 % fin novembre.

La saison thermale n'est pas encore terminée mais déjà, le bilan vichyssois est considéré comme très positif. Avec une hausse de la fréquentation des curistes traditionnels qui avoisinera les 10 % fin novembre.
Conseiller général et adjoint au maire de Vichy chargé du thermalisme, Christian Corne est également président de ThermAuvergne, de la fédération thermale française et d'une association de villes thermales européennes.

Quel est votre bilan de la saison 2011 ?

Les stations thermales donnent leur bilan fin novembre, mais on sait déjà que les chiffres sont assez exceptionnels. Au niveau national, nous avons une progression de 1,5 % sur une fréquentation d'environ 500.000 curistes. En Auvergne, toutes les stations sont en progression, y compris La Bourboule, station qui avait le plus de mal. Et à Vichy, c'est encore mieux puisque nous avons la meilleure progression. Elle est pour l'instant de + 7,5 % et devrait avoisiner les + 10 % à la fin de la saison, fin novembre, au vu des réservations.

Comment expliquer cette progression, alors que la cure ne semblait plus avoir le vent en poupe il n'y a pas si longtemps ?

C'est vrai que l'on partait plutôt de tendances à la baisse : – 4, 5 ou 6 %. L'an dernier, déjà, on avait eu une bonne surprise à Vichy avec une progression de 7 %. Notre analyse, c'est que les études scientifiques que nous avons menées avec l'Association française pour la recherche thermale ont été efficaces. Nous avons mis 7,5 millions d'euros en cinq ans, ce qui a déjà permis de publier trois études qui montrent les effets bénéfiques du thermalisme : sur la rhumatologie, la neurologie et la phlébologie. Une quatrième arrive sur les maladies métaboliques. Elles ont été publiées dans des revues scientifiques mais aussi pour le grand public.

– Cela veut-il dire que vous savez aujourd'hui mieux convaincre les patients et… les médecins ?

 

Avec ces études, sans doute que des médecins ont dû prescrire plus facilement des cures remboursées. Pendant trop longtemps, le thermalisme s'est reposé sur ses lauriers. Les dernières études dont nous disposions dataient de cinquante ans… Nous étions au pied du mur : sans les nouvelles études, on risquait d'aller vers le déremboursement. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase des plus dynamiques.

L'objectif est aussi de convaincre la Sécurité sociale de l'intérêt médical des cures, non ?

Nous avons rendez-vous en 2012 pour le renouvellement de la convention entre les établissements thermaux et la CPAM. Avec ces études, nous avons des arguments. On n'imagine même pas qu'il soit question d'un déremboursement total. Au pire, on peut envisager de négocier sur les taux de remboursement.

Pourquoi Vichy arrive-t-elle à tirer un peu mieux son épingle du jeu que d'autres ? Une question de notoriété ?

 

Il y a des stations thermales qui ont fait plus d'efforts que d'autres. Aujourd'hui, il faut proposer en plus des actions de prévention, sur l'hygiène de vie, la diététique. C'est ce que l'on a fait avec le programme Maigrir à Vichy, que l'on propose à tous les curistes. Nous avons aussi bataillé pour avoir des cures plus courtes que les trois semaines traditionnelles. Vichy a joué le jeu et pris une longueur d'avance. C'est pour cela que nous sommes très optimistes pour l'avenir.

 

Propos recueillis par Philippe Cros – La Montagne