Une station mesure la qualité de l'air à Vichy

Publié le 05/03/2018

A Vichy, une station mesure les polluants atmosphériques pour mieux appréhender les niveaux auxquels sont exposés les habitants du centre de l’agglomération.

A Vichy, une station mesure les polluants atmosphériques pour mieux appréhender les niveaux auxquels sont exposés les habitants du centre de l’agglomération.

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Une grande armoire métallique trône dans la cour du centre Roland, juste derrière le marché couvert de la cité thermale. Cette station mesure, depuis fin janvier, plusieurs polluants afin d'évaluer la qualité de l'air. Explications.

Pourquoi avoir installé une station à Vichy ?

Pour plusieurs raisons. Vichy communauté souhaitait se doter d’un outil de mesure en cœur d’agglomération et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’organisme agréé pour la surveillance de la qualité de l’air, aussi.

« Dans l’ex région Auvergne, Vichy était la seule grande agglomération qui n’avait pas de station urbaine de fond et ça manquait au réseau », explique Cyril Besseyre, référent territorial Auvergne. Une campagne d’évaluation a été réalisée, afin de trouver un lieu d’implantation représentatif de l’exposition des habitants aux pollutions. « On recherchait un lieu en ville, qui ne soit pas à proximité d’une route très passante, ni d’un site industriel », indique le référent. C’est finalement la cour du centre Roland qui a été choisie.

Quelles substances surveille-t-elle ?

Outre l’ozone, la station mesure aussi les particules fines et les oxydes d’azote, dont le dioxyde d’azote. Ces polluants proviennent des transports, de l’industrie, du chauffage, des activités agricoles, et sont en plus influencés par le climat. « Les mécanismes de pollution sont très liés à la météorologie, confirme Cyril Besseyre. L’ozone, souvent problématique en cas de canicule, résulte de la combinaison de composés organiques volatils et des oxydes d’azote du transport routier, alors que l’hiver, les températures froides et l'utilisation de chauffages au bois favorisent l’accumulation de particules. »

À quoi servent ces mesures ?

A informer la population. Les habitants ont accès aux données sur le site d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. L’organisme transmet aussi un avis aux services de l’État en cas d’épisode de pollution. Le préfet peut, alors, restreindre la circulation des véhicules les plus polluants ou prendre d'autres  mesures d'urgence concernant les secteurs industriel et agricole. 

Pour la collectivité, la station est comme un baromètre. « Ces mesures nous obligeront, nous collectivités, à bouger, à faire des choses pour changer nos comportements et éviter les pollutions », affirme Michel Aurambout, vice-président en charge du développement durable à Vichy communauté.

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Comment se porte le bassin de Vichy par rapport à d'autres secteurs de la région ?

« La qualité de l’air est plutôt bonne comparée à d’autres zones plus dégradées, comme la vallée de l’Arve ou les grandes métropoles de Grenoble et Lyon, explique Cyril Besseyre. Mais elle mérite d’être surveillée. »

Car l’agglomération n’est pas épargnée par la pollution. En 2016, les niveaux de particules très fines (inférieures à 2,5 microns) ont dépassé le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Allier était le département le plus concerné sur le territoire auvergnat. Ces substances proviennent des combustions du chauffage (cheminées, vieux inserts), des transports routiers et, de manière indirecte, de l’agriculture. « Les lisiers épandus dans les champs forment des particules secondaires, détaille Cyril Besseyre. Elles résultent de la combinaison de l’ammoniac agricole et des oxydes d’azote du transport routier. » L’agglomération de Vichy comptait 28.000 personnes exposées à ces particules fines, selon l'organisme.

Quel avenir pour la station de Busset ?

Cet équipement, installé depuis 2001 à proximité de Vichy, ne mesure que l’ozone. Il pourrait être retiré. « Le matériel va tomber en obsolescence, souligne Cyril Besseyre, référent Atmo. Cette station fermera à terme, mais il n’y a pas de date fixée. Pour l’instant, on la conserve car elle peut donner des informations complémentaires sur la dynamique de formation de l’ozone à l’échelle de l’agglomération. »

Source : www.lamontagne.fr