Entreprendre en couple : cinq conseils pour sauver l’amour

Publié le 14/02/2017

Monter sa boîte avec sa moitié, un bon moyen pour passer tout son temps de son amoureux ou son amoureuse. Mais mieux vaut aussi répartir les responsabilités et prévoir la séparation.

Monter sa boîte avec sa moitié, un bon moyen pour passer tout son temps de son amoureux ou son amoureuse. Mais mieux vaut aussi répartir les responsabilités et prévoir la séparation.

« Quand on s’est lancé, tout le monde nous disait qu’on n’arriverait jamais à monter l’entreprise tout en fondant notre famille », lance Sonia Boury, qui avoue elle-même en avoir douté. La jeune femme a cofondé Zeplombier.fr avec son compagnon, Pierre-Olivier Clerc. Cette entreprise de plomberie installée à Nantes effectue ses déplacements en vélo triporteur. Elle facture ainsi moins cher les interventions, tout en réduisant l’impact carbone. Développée pendant un an sous le statut d’autoentrepreneur, la structure est rapidement devenue une entreprise individuelle (EI) et emploie aujourd’hui deux salariés.

Entreprendre avec son amoureux ? « Le pari est effectivement très risqué, renchérit Hamid Bouchikhi, professeur de management et entrepreneuriat à l’Essec Business School et directeur du Centre Impact Entrepreneurship. Selon lui, les associés combinent à la fois le risque de mortalité à 5 ans de toute création d’entreprise ex nihilo (entre 50 et 55 %, selon les années) et les statistiques de longévité des couples (25 % de divorce avant cinq ans). Si le business ne décolle pas, cela devient vite un enfer ! Mais quand l’alchimie prend, le couple est un formidable levier de développement. » Voici cinq conseils pour garder la flamme.

#1 : Eviter le mélange des genres

Monter sa boîte avec sa moitié n’est pas pour tout le monde ! « Beaucoup d’entrepreneurs conçoivent leur couple comme un refuge pour se changer les idées, prévient Hamid Bouchikhi. Quand les deux partenaires sont impliqués dans la même affaire, impossible de cloisonner hermétiquement vie privée et professionnelle. » Sonia Boury reconnaît d’ailleurs en souffrir, d’autant que l’entreprise était à l’origine hébergée au sein de la maison familiale. Les cofondateurs viennent d’acheter une maison voisine pour y installer leurs bureaux.

#2 : Prévoir la séparation

« Très peu de personnes sont capables de continuer à travailler avec leur ex quand le couple explose en vol », constate Hamid Bouchikhi. Mieux vaut donc, comme pour toute association, prévoir dans le pacte d’associés les conditions de séparation, notamment de rachat des parts. Il recommande de s’assurer qu’il y ait bien un actionnaire majoritaire (idéalement à plus de 63 % des parts), pour éviter tout veto systématique de la minorité de blocage. N’hésitez pas à solliciter les conseils d’un avocat pour organiser la séparation du patrimoine familial et professionnel.

#3 : Clarifier les responsabilités

« Chacun doit avoir son propre domaine d’expertise et de responsabilité, et ne pas marcher sur les plates-bandes de l’autre », conseille Sonia Boury. Dans Zeplomblier, son compagnon gère les travaux de plomberie, elle s’occupe de l’administratif. « C’est essentiel pour éviter de donner aux salariés des injonctions contradictoires », analyse Hamid Bouchikhi.

#4 : Etre à l’écoute des salariés

Arrêts de travail à répétition, démissions successives… Autant de signes qui témoignent d’un climat malsain. « Les salariés osent rarement avouer au chef d’entreprise qu’il a des problèmes avec son mari ou sa femme. Il faut donc, non seulement instaurer un dialogue constant avec eux, mais aussi savoir détecter les signaux non verbaux subtils », conseille Hamid Bouchikhi.

#5 : Se faire accompagner

« En cas de désaccord, ne jamais se disputer devant les salariés », s’exclame Sonia Boury. Et pourquoi pas se faire accompagner une fois par mois par un coach ou un psychologue, comme le propose Hamid Bouchikhi ? C’est un bon moyen de prendre de la distance et d’éviter le ressentiment en parlant « vrai ».

Source : https://business.lesechos.fr