L'entreprise Renova prend ses marques à Saint-Yorre.
Photo : Paulo Pereira da Silva, président, et António Ludovino directeur du site
Paulo Pereira da Silva, président de Renova, qu’il dirige depuis 1995, était à Saint-Yorre cette semaine.
Il explique à La Montagne ses ambitions pour le nouveau site de production de son entreprise, ancienne laiterie Candia fermée en décembre 2013 et rachetée au printemps dernier.
Pourquoi avoir choisi Saint-Yorre pour installer votre premier site de production hors Portugal??
« Jusqu’à présent, nous n’avions une activité industrielle qu’au Portugal. C’est notre troisième site et le premier hors du Portugal. Nous vendons déjà en France, cela a du sens pour nous d’améliorer notre capacité de vente avec une production locale. On veut aussi avoir une position plus centrale pour les marchés d’Europe du nord (Belgique, Allemagne, Suisse, Pays-Bas), c’était impossible à faire depuis le Portugal.J’ai visité plusieurs sites en France, l’aspect logistique était très important. Et petit à petit, en éliminant les autres sites, on a choisi Saint-Yorre. »
Qu’est-ce qui vous a décidé ?
« L’agence de développement de la région Auvergne nous a très vite mis en contact avec tous les acteurs locaux. Cela a eu une importance énorme : j’ai vu qu’il y avait un intérêt local Et je n’ai pas eu partout le même accueil. On choisit un lieu de production mais aussi une région. Après, les négociations ont été menées à bien, même si elles ont été longues. Nous sommes une entreprise innovatrice en terme de marketing ; en revanche nous sommes assez conservateurs en termes financiers. On aime avancer pas à pas : c’est un choix très lourd en investissement pour nous alors il fallait trouver le bon endroit, porteur de croissance. Le fait que le site soit adaptable à nos besoins, c’était un plus. J’ai vu des sites où il fallait tout détruire et recommencer. Là, le site était bien. Mais l’aspect logistique et l’environnement économique étaient beaucoup plus importants. C’est une décision qui nous engage sur le long terme. »
Quand allez-vous débuter la production à Saint-Yorre ?
« Cela a pris plus de temps qu’on le croyait. Nous espérons être en production au mois de février. Nous avons acheté une ligne de production très sophistiquée, qui prend du temps à installer. Et puis il y aura l’aménagement du site. On pense débuter avec une trentaine de salariés. Nous avons déjà en France une dizaine de salariés et notre siège va quitter Paris pour Saint-Yorre. »
Quels sont vos objectifs à plus long terme ?
« Je ne peux pas vous donner cette réponse. J’ai des ambitions très grandes mais ce ne sont pas des choses que je peux dire, ce n’est pas public. Je suis très ambitieux, le projet que nous menons ici est sur du long terme. »
La France est-elle un pays où l’on peut entreprendre ? « Je pourrais vous le dire dans deux ans ! Je dois vous dire que tout le monde est très étonné au Portugal que l’on vienne en France. Les gens imaginent plus que l’on va investir en Chine ou au Brésil, la France ils trouvent ça bizarre. Moi, j’aime beaucoup la France, l’intelligence des gens. Le seul bémol, je trouve que la France a des difficultés à s’adapter, l’Angleterre par exemple y arrive plus facilement : en France, il faut que ça casse, il faut une révolution pour ça avance. Il faut que la France croit en elle-même, j’ai parfois l’impression d’un repli sur soi et parfois d’une agressivité vis-à-vis de l’extérieur. »