Belles perspectives de développement pour Dradura France

Publié le 20/05/2021
Dradura France Cusset

La société Dradura France, spécialiste du formage de fils métalliques pour le secteur automobile, vient d’être rachetée entièrement par son actionnaire minoritaire CALIFIL. Un nouvel horizon pour cette entreprise en activité depuis 85 ans, soutenue par le Plan de Relance automobile du gouvernement pour développer son activité.

Depuis 1936, le bassin vichyssois bénéficie du savoir-faire d’un expert du fil métallique, travaillant aujourd’hui à 95% comme équipementier automobile, notamment pour Faurecia, PSA Peugeot-Citroën ou Renault.  Si beaucoup de locaux l’appellent encore APPLIFIL, la société a eu beaucoup de noms différents (Etablissements Thomas, S.B.A.F.M, Halberg Précision Cusset, ALTIA Cusset…) jusqu’à Dradura France. Après avoir servi le secteur des pneumatiques dans les années 30 et 40, la société a rapidement rejoint le secteur automobile et PSA Peugeot-Citroën au tout début des années 50, notamment en réalisant la tige de commande de pédale d’accélérateur de la célébrissime 2CV.

Au début des années 2000, APPLIFIL se diversifie dans des activités de formage de tubes, toujours au cœur de son activité actuelle. Aujourd’hui Dradura France, installée à Cusset, produit 50 millions de pièces/an. Des éléments automobiles souvent peu visibles mais indispensables, principalement dans les sièges de voitures, mais aussi les anneaux de remorquage, attaches-bagages, goupilles, crochets de capot, barres de torsion et autres supports moteur. L’entreprise produit également l’une des seules pièces françaises du compteur Linky. Pour créer ces pièces sur mesure, de la petite série à la production industrielle, les bureaux R&D de l’entreprise conçoivent et développent les machines et robots qui réalisent toutes les étapes du process de fabrication.

 

Dradura France Cusset

 

Qualité et productivité

Chaque jour, les 75 salariés et 25 intérimaires réguliers doivent orchestrer un ballet qui ne laisse aucune place à l’erreur ou à l’approximation. Dans le secteur de la pièce automobile, le volume fait en effet le profit, surtout avec de petites pièces qui ne coûtent parfois que quelques centimes d’euros. Il faut donc veiller chaque instant, à ce qu’aucune problématique ne vienne arrêter la production pour rester rentable ! « Nous travaillons à flux tendu, avec des commandes fermes un jour ouvré avant l’expédition. Nous avons, en plus de cette pression de productivité, une exigence de qualité qui nous imposent au maximum 10 mauvaises pièces par million de pièces produites. Pour y arriver il faut des machines performantes et surtout des hommes et femmes opérateurs/régleurs, spécialistes de la maintenance qui savent rapidement régler tous les problèmes et vérifier et tester le travail des machines », insiste le directeur de site Régis Alauzen.

Les équipes R&D veillent donc, en permanence, à optimiser les process et à répondre à de nouvelles contraintes techniques par des solutions innovantes, pour se démarquer de la concurrence. Une société, filiale du site français, a ainsi été créée en Pologne pour limiter les coûts logistiques de certaines pièces assemblées dans ce pays. « En produisant en France la logistique nous revenait plus chère que la pièce en elle-même, nous avons donc sécurisé la livraison avec cet atelier, basé à 20km de notre client », précise le directeur, qui voit se développer de nouvelles opportunités après le rachat par CALIFIL.

 

Dradura France Cusset

 

Une entreprise 100% française

C’est après un redressement judiciaire en 2014, qu’un consortium franco-allemand rachète l’entreprise cussétoise. « A cette époque, notre expertise intéressait déjà un groupe français, expert lui aussi du fil : CALIFIL. Mais la société de Jean-François Meyer était alors trop petite pour racheter seule. Elle détenait jusqu’à présent 20% des parts et Drahtzug Stein 80% », explique Régis Alauzen, à la tête du site de Cusset depuis 2013. Mais en juillet dernier, l’équivalent d’une procédure de sauvegarde en Allemagne est prononcée avec la vente de l’entreprise cussétoise.

CALIFIL, qui possède déjà 3 autres entreprises en France (dans les secteurs agroalimentaire et automobile), vient de racheter entièrement en avril DRADURA France. Une nouvelle dynamique pour les salariés qui retrouvent un groupe qui connait bien leur métier : « Sans héritier, la grande famille industrielle allemande Stein qui détenait Drahtzug Stein a vendu son groupe il y a 4 ans, à un fonds d’investissement financier sans connaissance du milieu industriel et des métiers du fil. Les investissements ont baissé et la société Mère Allemande s’est retrouvée en difficulté. Avec CALIFIL on retrouve la vision et l’expertise industrielle qui nous manquait, au sein d’un groupe français avec qui nous pouvons créer des synergies et mutualisations. Désormais gérés par une PME, nous avons aussi accès à des aides alors impossibles à obtenir pour une ETI », explique Régis Alauzen, qui travaille déjà depuis 6 ans avec le Pdg de CALIFIL, Jean-François Meyer, qui présidait la société pour l’ancien consortium.

 

Dradura France Cusset

 

Un plan de relance pour des projets de développement

L’entreprise cussetoise a en effet candidatée pour recevoir des aides du plan de relance de modernisation automobile et aéronautique, afin d’améliorer sa productivité et compétitivité. Tout l’éclairage néon des 10.000m² d’ateliers a ainsi été remplacé, pour une économie de 300.000 Kw/an non négligeable.  L’usine de Cusset doit également être agrandie de 1.800 m², pour permettre l’achat de nouvelles machines de formage de tubes, et ainsi diversifier son activité vers de nouvelles familles de produits, toujours dans le secteur automobile. « Notre marché est tellement spécifique qu’il demande une organisation très particulière de l’usine, avec un calage extrême des process et une polyvalence des équipes. Rester dans l’automobile est une vraie stratégie. On ne peut pas tout faire, alors autant rester dans ce qu’on maitrise, la grande série automobile fiable et de grande qualité. L’idée est d’être plus présent sur le marché allemand, et de répondre aux besoins de concurrents de Faurecia, qui nous encourage aussi dans ce sens, pour ne pas dépendre que de son marché », précise Régis Alauzen.

Tout comme Ligier Group et CGR, les deux autres lauréats en Allier, son projet de développement a été reconnu par l’Etat, qui finance près de 80% des investissements en éclairage et achat de nouvelles machines. « Depuis 15 ans, c’est la première aide que nous recevons. Elle est la bienvenue, car elle nous permet d’investir malgré une activité de – 20% depuis le début de l’année 2021. Ça nous permet de préserver l’avenir », insiste le directeur qui espère encore plus faire rayonner le savoir-faire de ses équipes dans le monde entier.

 

Dradura France CussetDradura France

12 Boulevard Alsace-Lorraine-Cusset

Tel.: +33 (0)4 70 30 97 60

Fax: +33 (0)4 70 30 97 69

Voir la fiche de Dradura dans l’annuaire économique

 


Rédaction Bénédicte Rollet, NOTA Bene, pour les carnets économiques de Vichy Communauté Développement.

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