Bourbonnais Express

Publié le 05/10/2011

À 28 ans, Romain Beaulaton dirige une entreprise de transport en croissance de 25 % par an, et une dizaine de salariés. Qui dit mieux ?

Un jeune patron qui tient la route 

À 28 ans, Romain Beaulaton dirige une entreprise de transport en croissance de 25 % par an, et une dizaine de salariés. Qui dit mieux ?

Il devait être paysan. Il le sera un jour, c'est sûr. Céréalier comme papa, sur les terres familiales de Cognat-Lyonne. Mais à 28 ans, Romain Beaulaton met sa jeunesse et sa santé au profit d'un autre sport. Il consacre 364 jours de l'année à sa société de transport.

En dehors du 1er mai, le patron de Bourbonnais Express ne débranche jamais. Pendu au téléphone quand il n'est pas sur la route, de 3 heures du matin à 9 heures le soir. Un boulot de dingue pour assurer, avec sa flotte de dix camions, l'expédition de plus de mille colis par jour sur le bassin de Vichy. Sans compter la livraison, au petit matin, de la presse chez les marchands de journaux.

« Ah ! Pas bon là ». Si ce chauffeur appelle, c'est qu'il y a du souci. Bingo : une aile froissée. « T'as réussi à tout livrer ? Bon, t'as bien travaillé alors », rassure le jeune homme.

Juste avant, il avait téléguidé l'un de ses gars égaré dans les dédales d'une entreprise. Jamais il ne perd son sang-froid, et rarement le sourire. « Important, dans ce métier. Il faut être vif mais pas emporté. Et aimable, le plus possible. La présentation, ça compte ». Romain, c'est le bon chef, celui qui impose le respect. Car il connaît le job par coeur, de l'intérieur, les lieux comme sa poche et peut mettre un visage sur tous ses clients. Le jeune homme a commencé sur les quais chez un transporteur de Gannat. Et a sauté sur la première occasion pour monter son entreprise : « La Société d'Agences et de Diffusion cherchait un transporteur pour deux de ses tournées. J'ai passé ma licence, j'ai acheté deux véhicules et j'ai pris un salarié ». Sept ans plus tard, il emploie dix chauffeurs. La moyenne d'âge est de 25 ans. « Ce n'est pas un métier qu'on peut faire à 50 ans ».

La croissance, 25 à 30 % par an, Romain Beaulaton est allée la chercher en grande partie sur Internet. Via TNT et Chronopost, Bourbonnais Express achemine à domicile les commandes prises sur la toile. Ce marché des particuliers représente aujourd'hui la moitié du chiffre d'affaires. « On met un point d'honneur à livrer tous les clients en temps et en heure, Même si l'adresse est mal indiquée, il faut arriver à bon port ». La société travaille aussi pour des entreprises du bassin vichyssois. Elle fait le « taxi » à la demande. « Ce matin, nous sommes allés chercher des ressorts à côté de Saint-Étienne pour un sous-traitant automobile ».

Le plus de Romain Beaulaton, c'est son clan, ses parents, son frère. Tout le monde, en plus du travail aux champs, a embarqué dans l'aventure. « Le dimanche est sacré. Les gars ne veulent pas travailler, je le comprends. Alors, on le fait nous, en famille. Et j'aime bien. Ce jour-là, il n'y a pas de pression. Pas de coup de fil. Enfin presque ! »

Bourbonnais Express

 

Source : La Montagne