L’usine d’eau potable de la Croix-Saint-Martin produit 1,8 million de m3 par an

Publié le 14/04/2017

Quoi qu’en disent les fins palais, l’eau des trois plus grosses communes de l’agglo n’a rien à se reprocher. Et pour cause. La chaîne de traitement est contrôlée drastiquement, de bout en bout.

Quoi qu’en disent les fins palais, l’eau des trois plus grosses communes de l’agglo n’a rien à se reprocher. Et pour cause. La chaîne de traitement est contrôlée drastiquement, de bout en bout.

Apteronotus albifrons. Pas une insulte du capitaine Haddock, non. Seulement le nom de deux petits poissons, seuls locataires, et à titre gracieux, de l'usine d'eau potable vichyssoise. Un sacré voyage, de l'Amazonie à la cité thermale ! Mais pas pour le dépaysement. Pour la sécurité.

Logés dans un appareil spécifiquement créé à leur attention, le Gymnotox, ces poissons s'égaient tranquillement et silencieusement dans l'eau en cours de traitement. Si tout va bien.

Coup de stress

Car dans le cas d'un changement, même infime, de leur environnement physico-chimique, et donc de la qualité de l'eau, ils stressent, envoyant des signaux électriques, qui stoppent immédiatement l'usine de la Croix-Saint-Martin.

Obsolète, l'effet papillon, place à l'effet Apteronotus albifrons ! « En cas de souci, ils sont secourus automatiquement, on ne les laisse pas dedans », sourit Frédéric Aguilera, adjoint au maire de Vichy.

Mais aussi efficace soit ce pensionnaire aquatique, la sécurité du site ne lui est pas entièrement confiée. Sur toute la chaîne de traitement, des dispositifs contrôlent en permanence la qualité de l'eau. Pompée juste en face, dans la rivière Allier, et un peu plus loin, dans un champ captant, grâce à des drains. Deux ressources pour mieux harmoniser la qualité, pour permettre à la Ville de s'autogérer, et même d'exporter « à Cusset, au Sivom Vallée du Sichon et au Sivom Val d'Allier, selon les besoins. »

Au sortir de la rivière, la matière première subit différents traitements, dans différents filtres ( lire par ailleurs), pour devenir propre à la consommation. Avec notamment, depuis 2013, un passage par un filtre à charbon, construit pour quelque 2,5 millions d'euros, et qui permet d'optimiser le goût de l'eau.

Et en cas de crise

Ensuite, direction les trois réservoirs du réseau, les Garets (deux cuves de 12.000 m ³), Le Vernet (5.000 m ³) et Beausoleil (1.000 m ³).

Mais en cas de crise, comme un camion d'hydrocarbures qui tomberait dans la rivière ? « Nous avons environ trois jours d'autonomie », répond Alexis Thizy, responsable de l'usine de production.

« La question est de savoir ce qu'on fait si une éventuelle pollution dure plus de trois jours, reprend Frédéric Aguilera. Nous avons conscience de cette fragilité, il faut qu'on réfléchisse à des cas extrêmes, et à des interconnexions, qui nous permettraient d'avoir d'autres points d'approvisionnement. »

« Il existe également des risques de coupures d'énergie, abonde Stéphane Nebus, directeur de la CBSE. Alors nous avons investi dans quatre groupes électrogènes, qui sont mobilisables en moins de quatre heures. »

« Il faut qu'on réfléchisse à des cas extrêmes »

Enfin, pour lutter contre le gaspillage, les murs ont des « oreilles ». Ou plutôt des capteurs acoustiques qui écoutent attentivement, la nuit, sur différents points du réseau, pour détecter d'éventuelles fuites.

Au total, l'usine traite 1,8 million de mètres cubes d'eau par an. « Et on pourrait doubler cette capacité, reprend Frédéric Aguilera. Auparavant, il y avait plus d'habitants, qui consommaient plus. » La démographie, la tendance des économiseurs d'eau et de nouvelles pratiques ont, depuis, inversé la tendance. Avec cet effet pervers : moins les usagers consomment, plus le prix augmente, pour absorber le coût du traitement….

Source : www.lamontagne.fr